Enfance en danger : les départements et l’Etat veulent mieux se coordonner

Philippe Pottiée-Sperry
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Depuis le début du confinement, le constat national est alarmant avec une hausse de 20 % des appels passés au 119, numéro de l'enfance en danger, et une hausse de 60 % des urgences. Dans le contexte de la crise sanitaire, la protection des enfants les plus vulnérables et de leurs familles fait l’objet d’une mobilisation importante de tous les acteurs, au premier rang desquels les départements, compétents en matière d’aide sociale à l’enfance.

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Dès le début de la crise, ces derniers ont veillé « à préserver la continuité de missions de protection des mineurs (structures, familles d’accueil, actions éducatives à domicile) », indique l’ADF (Assemblée des départements de France). Ils ont toutefois été confrontés au problème de la dotation en masques. Une situation en passe d’être réglée.

Mobilisation des personnels de l’ASE

« Les personnels de l’aide sociale à l’enfance [ASE] font preuve d’une mobilisation constante, pour prévenir et protéger », estime l’ADF. De même, l’action du 119 apparaît importante pour le repérage des situations de risque ou de danger.

Le travail mené en lien étroit avec les cellules de recueil, de traitement et d’évaluation des informations préoccupantes des départements, joue un rôle clé dans la période actuelle. De nombreux départements ont également mis en place des dispositifs complémentaires d’urgence (ouverture de nouveaux foyers, puéricultrices mobilisées, numéros de mobile en lien avec la gendarmerie…).

« Vigilance renforcée » des départements

Le 24 avril, une rencontre a eu lieu entre Nicole Belloubet, ministre de la Justice, Adrien Taquet, secrétaire d’Etat en charge de la Protection de l’enfance, Dominique Bussereau, président de l’ADF, et Frédéric Bierry, président de la commission affaires sociales de l’ADF. Objectif affiché : le renforcement de « la coordination locale des interventions des départements et de l’Etat dans leurs missions respectives, notamment avec la protection judiciaire de la jeunesse en lien avec les parquets ».

Dans l’optique du déconfinement, et dans le strict respect des conditions sanitaires, la question de la reprise progressive des droits de visites sans hébergement des parents, fait aussi l’objet d’une « attention conjointe » de l’ADF et de l’Etat. Même constat concernant la situation des assistants familiaux, « qui représentent une majorité des accueils en protection de l’enfance et qui apportent durant cette période une contribution indispensable pour l’accueil des nouvelles situations d’enfants protégés ». Enfin, l’Etat et l’ADF évoquent une « vigilance renforcée » des départements au moment où les situations de violences intrafamiliales sont accrues.

P.P.-S.

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Philippe Pottiée-Sperry
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