Entretien avec Michel Yahiel, directeur des retraites et de la solidarité à la Caisse des dépôts
« CETTE PERIODE N'A PAS RALENTI NOS AMBITIONS », entretien avec Michel Yahiel, directeur des retraites et de la solidarité à la Caisse des dépôts
Quel est l'impact de la crise sanitaire sur les activités de la direction des retraites et de la solidarité ?
Grâce à notre personnel, majoritairement en télétravail et à nos services en ligne, nous avons pu assurer la continuité de notre activité en faveur des affiliés de la CNRACL, de l’Ircantec, du RAFP, du FSPOEIE (1), de la retraite des Mines et de la retraite Banque de France ainsi qu’aux employeurs publics. Le paiement des pensions a ainsi été effectué en mars, ce qui représente 2,2 Md€ versées à 3,9 millions de retraités, soit à un retraité sur cinq en France. Le paiement est en cours pour le mois d'avril. En outre, le processus de liquidation des retraites a été également poursuivi. Nous traitons aujourd'hui les départs prévus en août prochain. De même pour les pensions de réversion, il n'y aura pas de rupture de ressources. Toute notre attention a été focalisée sur ce point en raison de la hausse de la mortalité liée au Covid-19.
En matière de formation professionnelle, comment vous êtes-vous adapté ?
En raison du confinement, les formations en présentiel ont été suspendues. Mais, face à l'évolution de la demande, nous avons multiplié par deux notre offre de formation à distance quand cela était possible, en matière de numérique ou de linguistique par exemple. Ce qui s'est traduit fin avril par 200 000 sessions de formation à distance proposées via "Mon Compte Formation". Le financement de la prestation continue également d’être assuré. A titre exceptionnel, le délai de paiement, par la Caisse des dépôts, des factures des organismes de formation a été réduit de trente à sept jours.
Quelles actions spécifiques envisagez-vous vis-à-vis des employeurs publics ?
Du fait du confinement, nous avons dû décaler du 23 mars au 8 juin le lancement de notre nouveau portail, "Pep's", à destination des employeurs publics. Il s'agit d'une plateforme de services en ligne modernisée visant à simplifier les démarches et les procédures actuelles. Au travers d'une dynamique de co-construction avec les employeurs, notamment les directions RH, nous entendons aussi développer au fil des mois des services innovants leur permettant de mieux gérer leurs personnels, notamment au travers des données carrière. Par ailleurs, plus ponctuellement, le Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique, a prolongé jusqu'au 30 juin la campagne de déclaration des employeurs publics et leur accorde un délai supplémentaire de trois mois pour la production des bilans annuels au titre des conventions.
Quels projets entendez-vous poursuivre au sortir de la crise ?
Il fallait gérer cette crise et nous l'avons fait en nous adossant aux forces de la Caisse des dépôts mais aussi grâce aux investissements réalisés depuis des années dans notre direction en matière de digitalisation et de numérisation. Cette période n'a pas ralenti nos ambitions et nous allons poursuivre notre politique de développement, particulièrement dans les secteurs de la santé, du handicap et du vieillissement. La Caisse des dépôts entend ainsi contribuer à l'élaboration de politiques sociales ambitieuses et bien gérées.
Propos recueillis par Emmanuelle Quémard
(1) Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL), Régime de retraite complémentaire pour les agents non titulaires de l'Etat et des collectivités (Ircantec), Retraite additionnelle de la fonction publique (RAFP), Fonds spécial des pensions des ouvriers des établissements industriels de l’État (FSPOEIE).