Expérimentation de caméras piétons pour les sapeurs-pompiers

Philippe Pottiée-Sperry
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2012 sapeurs-pompiers agressés (dont 1274 agressions physiques ou verbales sur un total de 10 000 interventions), 312 sapeurs-pompiers blessés.

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Face à ces chiffres alarmants, enregistrés depuis le 1er janvier 2019, le ministère de l’Intérieur a présenté, le 5 septembre dernier, un dispositif expérimental de caméras piétons pour les sapeurs-pompiers qui concerne le Sdis (service d’incendie et de secours) du Val-d'Oise et la brigade des sapeurs-pompiers de Paris. Neuf autres Sdis (Haute Garonne, Gironde, Loire Atlantique, Maine et Loire, Morbihan, Nord, Pyrénées orientales, Rhône, Yvelines) vont ensuite rejoindre cette ’expérimentation qui court jusqu’en février 2022.

Une initiative qui arrive dans un contexte tendu de grève des sapeurs-pompiers, prolongée jusqu’à fin octobre.

Assurer une meilleure protection

Objectif du dispositif : assurer une meilleure protection contre les agressions. Dans ce cadre, l’utilisation des caméras permet de prévenir les passages à l’acte, le cas échéant de collecter des preuves pour identifier et poursuivre les auteurs, et d’améliorer la formation des agents. Le déclenchement des caméras ne pourra être décidé que lorsque se produit ou est susceptible de se produire un incident.Qui pourra visionner les images ? Au sein des Sdis, ce sera le directeur, son adjoint et les agents individuellement désignés en charge du suivi des dossiers. La police, la justice et l’inspection générale de la direction générale de la sécurité civile pourront obtenir les données si besoin. En cas de procédure disciplinaire elles pourront aussi être utilisées. Enfin une fois anonymisées, elles pourront servir dans le cadre de l’amélioration de la formation.

Des procédures pour l’intervention en secteurs sensibles

Face à cette montée des agressions à l’encontre des sapeurs-pompiers, une série d’autres mesures a été décidée par le ministère de l’Intérieur. Dans le cadre des protocoles opérationnels déjà en place, il a notamment été demandé aux préfets d’élaborer des procédures spécifiques pour l’intervention dans les secteurs sensibles (points de regroupement, itinéraires sécurisés et règles d’engagement adaptées, avec notamment l’appui de la police ou de la gendarmerie lorsque la situation l’exige) ou de faciliter les dépôts de plainte.Par ailleurs, en cas d’agression, la règle retenue est le dépôt de plainte systématique par l’administration concernée.

Un volet formation important

Le volet formation est important, en collaboration avec le CNFPT. Les formations actuelles vont ainsi être pérennisées et dynamisées pour préparer les sapeurs-pompiers aux situations de violences en intervention, et faire face aux gestes d’agression les plus courants. Il s’agira pour eux de se préparer psychologiquement et d’apprendre à désamorcer les situations de violences (faire face à une personne agitée, interventions et protection individuelle et collective dans un contexte violent). P.P.-S.
Philippe Pottiée-Sperry
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