Lancement du recensement 2019 et nouvelle baisse de la natalité en 2018

Philippe Pottiée-Sperry
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L’Insee a lancé, le 15 janvier, le recensement de la population pour l’année 2019 (1). Il se déroulera du 17 janvier au 16 février dans les communes de moins de 10 000 habitants concernées, et jusqu’au 23 février dans les villes de plus de 10 000 habitants.

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Cette enquête de recensement a lieu tous les ans et concerne chaque année 9 millions de personnes habitant dans 5 millions de logements. Menée en partenariat avec les communes, elle vise à mieux connaître la population française afin de prendre des décisions adaptées pour la collectivité et de produire des chiffres de références pour l’application des lois et des règlements.

Pour les communes, ces chiffres sont très importants car ils conditionnent notamment le montant des dotations financières de l’Etat aux collectivités. Du nombre d'habitants dépendent aussi le nombre d'élus au conseil municipal, la détermination du mode de scrutin, le nombre de pharmacies...

758 000 naissances en 2018L’Insee a aussi présenté, le 15 janvier, deux enquêtes « Insee Première ». La première concerne le bilan démographique 2018 (2). Au 1er janvier 2019, la France compte près de 67 millions d’habitants. Au cours de 2018, la population a augmenté de 0,30 %. Comme les années précédentes, cette progression est principalement due au solde naturel (+ 144 000 personnes), différence entre les nombres de naissances et de décès, bien que ce solde soit « historiquement bas ».En 2018, 758 000 bébés sont nés en France, soit 12 000 de moins qu’en 2017. Il s’agit de la quatrième année consécutive de baisse. L’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 1,87 enfant par femme en 2018. Il recule depuis quatre ans, mais la baisse ralentit. Il retrouve son niveau de 2002. La France restait encore en 2016 le pays le plus fécond de l’Union européenne.En 2018, le nombre de décès s’établit à 614 000, soit 8 000 de plus qu’en 2017. L’espérance de vie à la naissance s’établit à 85,3 ans pour les femmes et 79,4 ans pour les hommes. La France est l’un des pays européens où les femmes vivent le plus longtemps, alors qu’elle n’est qu’en neuvième position pour les hommes.En 2018, 235 000 mariages ont été célébrés, dont 6 000 entre personnes de même sexe. En 2017, pour la sixième année consécutive, le nombre de Pacs a augmenté pour atteindre 194 000.
Croissance démographique dans et autour des métropolesL’autre enquête présentée par l’Insee concerne la démographie des intercommunalités (EPCI) (3). Entre 2011 et 2016, la croissance démographique des métropoles se renforce et atteint en moyenne 0,7 % par an pour les métropoles de province (contre 0,3 % entre 2006 et 2011). Toutes, hormis celle du Grand Paris et de Grenoble, connaissent une amélioration de leur attractivité résidentielle. Les métropoles de Montpellier, Bordeaux, Nantes, Rennes, Toulouse et Lyon voient ainsi leur population croître chaque année de plus de 1 %. À l’opposé, le dynamisme des communautés de communes (CDC), jusqu’à présent soutenu par l'étalement urbain, est divisé par deux (+ 0,4 % par an) et se concentre désormais au plus près des métropoles. Au-delà de 30 minutes en voiture de la métropole la plus proche, le rythme de croissance fléchit nettement. Lorsqu’elles sont localisées loin des métropoles, de plus en plus de CDC perdent de la population.
Déficit naturel et déficit migratoire dans 166 EPCIPour 166 EPCI, soit 3,5 fois plus qu’entre 2006 et 2011, déficit naturel et déficit migratoire se cumulent désormais. Au-delà de 30 minutes en voiture de la métropole la plus proche, le rythme de croissance fléchit nettement. Lorsqu’elles sont localisées loin des métropoles, sur une large bande centrale du territoire, de plus en plus de communautés de communes perdent de la population.
Philippe Pottiée-Sperry
Philippe Pottiée-Sperry
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