Le retour du jour de carence a impacté le taux d’absentéisme dès 2018

Philippe Pottiée-Sperry
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En 2018, le taux moyen de l’absentéisme dans les collectivités territoriales a atteint 8,37%, confirmant la tendance à la hausse continue observée depuis quatre ans. Le 4e benchmark absentéisme réalisé par l'Association des DRH des grandes collectivités (ADRHGCT) en partenariat avec la société HAVASU traduit néanmoins une réalité plus contrastée et surtout plus complexe.

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Les résultats 2018 de cette étude, menée auprès de 174 collectivités représentant plus de 370 000 agents (soit 22% de la territoriale), montrent, en effet, que si la progression de l’absentéisme est ralentie par rapport à l’année précédente (+ 0,03% contre + 0,14%), la structure même de cet absentéisme s’est modifiée en douze mois.

Hausse de la gravité de leurs arrêts maladie

Ainsi, les agents territoriaux ont été absents moins souvent (1,31 fois en moyenne contre 1,63 fois en 2017), mais la gravité de leurs arrêts maladie s’est accrue (25,8 jours contre 20,8 jours l’année précédente). La première cause de ces arrêts a concerné une « maladie ordinaire » (4,22%) même si ce motif recule légèrement sur un an (- 0,19%). En revanche, les accidents du travail (0,94%) et les maladies professionnelles (0,45%) progressent entre 2017 et 2018 (respectivement +0,5% et + 0,1%).« Ce phénomène est certainement en lien avec les effets de la journée de carence » (1), confirme Johan Theuret, président de l’Association des DRH des grandes collectivités qui observe, par ailleurs, que les données recueillies à l’occasion du benchmark 2018 permettent de « dépasser les stéréotypes basés sur l’image de fonctionnaires beaucoup plus absents que les salariés du privé ».

Variations selon le type de collectivité

L’étude met, en outre, en lumière des variations du taux d’absentéisme selon le type de collectivité, les métiers exercés, la catégorie hiérarchique ou encore la nature des congés maladie. Il apparaît notamment que les employés des centres communaux d'action sociale (CCAS) sont plus fréquemment absents que les autres agents territoriaux. Avec 1,65 jour d’absence par an en moyenne, ils devancent les agents communaux (1,47 jour), les agents des intercommunalités (1,19 jour) et ceux des départements (1,04 jour).

Filières technique et sociale plus touchées

L’étude de l’ADRHGCT fait également le lien entre la fréquence et la gravité des arrêts de travail et les métiers exercés par les agents, notamment en raison de leur niveau d’exposition aux risques professionnels. Ainsi, c’est au sein des filières technique, sociale et médico-sociale que l’absentéisme est le plus élevé, la pénibilité physique et psychosociale étant particulièrement présente tout au long de ces carrières. Dans cette logique, le benchmark 2018 établit que les agents de catégorie C sont les plus concernés par l’absentéisme pour des raison de santé. Avec un taux d’absentéisme moyen de 10%, les personnels relevant de cette catégorie affichent un niveau d’absence 2,5 fois plus élevé que les agents de catégorie A (3,7%) et environ deux fois plus élevé que les agents de catégorie B (5,4%).Emmanuelle Quémard
(1) Le rétablissement de la journée de carence a été officialisé par une circulaire du ministre de l’Action et des comptes publics publiée 15 février 2018.
Philippe Pottiée-Sperry
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