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Le risque d’une forte abstention des jeunes

Philippe Pottiée-Sperry
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33% de participation des jeunes de 18 à 25 ans aux prochaines élections municipales. Telle est la prévision inquiétante issue d’un sondage Ifop (1), présenté le 3 mars et réalisé pour l'Association nationale des conseils d'enfants et de jeunes (Anacej), en partenariat avec le Forum français de la jeunesse (FFJ).

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Si cette prévision d’abstention de 67% devait se confirmer, cela signifierait une participation en forte baisse par rapport au précédent scrutin de 2014, où 55% des jeunes avaient pris part au vote.

Ce ne sont pas les partis politiques traditionnels, ni la majorité présidentielle, qui se retrouvent en tête des intentions de vote chez les jeunes, mais d’autres listes non rattachées au système partisan. On constate néanmoins un ancrage important d’Europe Écologie les Verts auprès d’eux. Explication : la forte préoccupation du sujet du dérèglement climatique.

L’enquête met aussi en lumière des mesures qui pourraient encourager les jeunes à aller voter. L’environnement est encore une fois en avant puisque la gratuité des transports (81%), la limitation de l’utilisation des pesticides (80%) et la restauration collective bio et locale (72%) font partie des cinq mesures les plus citées. Les deux autres priorités sont l’aide au logement des moins de 30 ans (79%) et la mise en place de dispositifs de participation des habitants (75%).

L’emploi, première préoccupation

Les jeunes qui comptent se rendre aux urnes les 15 et 22 mars sont en premier lieu préoccupés par l’emploi (94%), suivi de près par l’éducation (92%), le pouvoir d’achat (91%) et l’environnement (90%) pour lequel l’intérêt est toujours fort.

Concernant leur état d’esprit, c’est l’indifférence face à la société française actuelle qui apparaît la plus citée (30% des réponses), suivie de près par la résignation (29%). Des résultats à mettre en parallèle du fort taux d’abstention prévu chez les jeunes.

Les préconisations du FFJ

D’après l’enquête de l’Ifop, seulement 76% des jeunes déclarent être inscrits sur les listes électorales. Un chiffre qui doit s’ajouter à une perspective de forte abstention. Dans ce contexte jugé « alarmant », le FFJ considère que « le renforcement de la participation civique et citoyenne des jeunes doit être au cœur de l’action des pouvoirs publics ». Et de formuler une série de propositions parmi lesquelles :

-Mettre en place des grandes campagnes d’information axées sur les jeunes et notamment les primo votants pour les inciter à aller s’inscrire sur les listes électorales et aller voter ;

-Instaurer le vote par correspondance pour permettre aux jeunes en déplacement ou en congés le jour de l’élection d’exprimer leur choix ;

-Délocaliser ponctuellement les bureaux d’inscription sur les listes électorales pour aller à la rencontre des jeunes, au sein de leurs lieux de vie, et notamment des jeunes dits « invisibles » ;

-Permettre à tous les jeunes de s’inscrire sur les listes électorales jusqu’à 10 jours avant le scrutin.

P.P.-S

(1) Enquête menée auprès d’un échantillon de 1195 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 à 25 ans, entre le 11 et le 18 février 2020.

Philippe Pottiée-Sperry
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