L’Union sociale pour l’habitat dénonce un « État prédateur »
En ouvrant la journée annuelle sur l’actualité de l’habitat « Quoi de neuf acteurs ? », le 20 mars, le président de l’Union sociale pour l’habitat (USH), Jean-Louis Dumont n’a pas mâché ses mots en dénonçant « l’État prédateur qui s’empare de nos financements ».
À ses yeux, « pour Bercy l’humain et le service à la personne ça n’existe pas. » Cette charge virulente de la part d’un homme connu pour son ouverture, son goût pour la concertation et son désir de contribuer au redressement des finances publiques en dit long sur la situation du logement social. Les ponctions qui lui ont été infligées par le gouvernement (réduction du loyer de solidarité et hausse du taux de TVA notamment) se traduisent par une amputation de ses capacités d’autofinancement d’environ 4 Md€ sur trois ans selon Dominique Hoorens, directeur des études économiques et financières de l’USH. Effet immédiat, la baisse des agréments et des constructions, enregistrée en 2018, entre en contradiction avec la volonté du gouvernement de provoquer un choc de l’offre. Moins de logements sociaux c’est aussi le risque de voir les copropriétés dégradées se multiplier avec des drames comme celui de la rue d’Aubagne à Marseille.