Mathilde Icard (ADRHGCT) : « Une surchauffe des services RH »

Philippe Pottiée-Sperry
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Mathilde Icard, la DGS du centre de gestion du Nord, a pris la suite de Johan Theuret, le 2 octobre dernier, à la tête de l'ADRHGCT (Association des DRH des grandes collectivités), dont elle était jusqu’alors vice-présidente. Un relais qui se veut dans la continuité et l’action.

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L’un des axes de travail de l’association concerne « la DRH au quotidien ». Quels services et accompagnement comptez-vous proposer et développer ?

Nous avons tenu à l’inscrire comme le premier axe du nouveau mandat. Cette fonction RH est particulière, au carrefour de toutes les directions, en lien direct avec la direction générale mais sans homologue à qui parler. Notre association se veut être le lieu pour permettre aux DRH de relever les défis au quotidien. Nous serons dans une logique de veille sur l’actualité pour que tous nos membres soient au courant des projets de textes pour anticiper les réformes, des secteurs sur lesquels nous pouvons influer. Nous nous sommes ainsi déjà positionnés en septembre sur la suppression du jour de carence et nous maintenons cette position. Il serait dommage d’attendre une aggravation pour décider cette suspension. L’argument économique n’en est pas un. Nous serons aussi dans le concret, dans l’accompagnement du moment présent, sur tous les sujets en lien par exemple avec la loi de transformation de la fonction publique (TFP), comment construire les lignes directrices de gestion, son plan égalité professionnelle, ou encore dans la gestion actuelle de la crise, comment accompagner le retour d’agents isolés, qui ont été touchés par le Covid-19.

Quelles remontées avez-vous du terrain ?

C’est un partage massif de surchauffe des services RH qui restent très concentrés et ont à coeur de bien faire et de ne pas se plaindre. Ils se trouvent dans une position d’équilibriste avec un nombre énorme de dossiers à piloter dans un planning très serré, accrue par la gestion de la crise qui implique un rendez-vous quotidien aussi bien avec les agents, que la DG et les partenaires sociaux. Tout cela dans un contexte de renouvellement, d’abord communal et intercommunal et à venir départemental et régional. Les DRH ont une place essentielle dans les organisations et cette période doit permettre de tirer des conclusions, sans attendre la fin de la crise. Cela implique une reconnaissance et une place au sein des systèmes de pilotage, de repositionner la DRH comme garante d’un management efficace. Au sein de l’association, nous sommes attentifs au collectif, au partage d’outils, au partage de la fonction RH, pour que tout ne soit pas porté que par la DRH.

Quel dossier jugez-vous prioritaire ?

L’enjeu de la prévention, qui est presque l’unique levier des employeurs pour rendre le service public efficace et créer de meilleures conditions de travail. Mais il y a encore tellement à faire. C’est notre fil rouge. La prévention est en lien avec plusieurs de nos actions actuellement : la réforme des instances médicales, la protection sociale complémentaire et la réforme de la santé au travail.

S'il existe une méthode « Mathilde Icard », quelle est-elle ?

Le collectif et l’expertise. L’ADRHGCT est dans une logique de continuité, avec de nouvelles arrivées qui viennent encore plus enrichir le conseil d’administration et une organisation que nous avons voulue avec des référents par thématiques pour être plus efficaces. Nous avons notamment tiré du positif de la visioconférence ces derniers mois et avons eu envie de poursuivre avec des groupes internes qui travailleront justement par thématiques pour capitaliser les expériences et ensuite les formaliser au travers par exemple de guides. Sur la méthode, il faut pouvoir écouter et s’appuyer sur toutes les expériences, riches et multiples, de nos 220 adhérents. Notre légitimité est technique et experte. Nous contribuerons au débat ensemble, en nous basant sur notre expertise et notre expérience de terrain.

Propos recueillis par Estelle Mallet-Chevassu

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Philippe Pottiée-Sperry
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