Réforme de la PSC : « Un devoir de protection des agents »
Entretien avec Chantal Gantch, maire de Savignac-de-l’Isle (Gironde, 500 habitants), vice-présidente RH de la communauté d’agglomération du Libournais (CALI), et référente PSC (protection sociale complémentaire) de l’AMRF (Association des maires ruraux de France) au sein de la Coordination des employeurs publics territoriaux.
Pourquoi porter cette réforme de la PSC ?
Beaucoup de collectivités pratiquaient déjà la PSC, notamment en prévoyance pour les petites collectivités où nous avons majoritairement des agents de catégorie C à temps non complet, qui peuvent se retrouver dans des situations financières très difficiles en cas de soucis de santé. Au regard de la diversité des situations, mon souhait était de la rendre obligatoire avec un minimum de participation tout en respectant la libre administration des collectivités.
Quels sont les enjeux pour les employeurs territoriaux ?
Nous, élus, employeurs, écrivons la musique mais si nous n’avons pas l’orchestre, nous ne pouvons pas jouer la musique. Il nous faut les moyens humains, la bonne personne, au bon endroit, et en bonne santé. Je viens du milieu hospitalier, et je me suis rendue compte que beaucoup d’agents se trouvent en situation de précarité. Ils ne sont pas couverts et n’accèdent pas aux soins en raison des coûts élevés. Nous ne pouvons pas parler de conditions de travail, sans au moins leur permettre de se soigner. Nous avons donc un devoir de protection envers eux. C’est du donnant-donnant. La plupart des élus ne savent pas ce qui est fait dans leur collectivités en matière de PSC et il va falloir remettre de la transparence et de l’équité. La PSC, c’est aussi une forme d’attractivité pour les collectivités. Celles qui auront les agents sont celles qui accordent de l’importance aux ressources humaines et qui sont attentives ou respectueuses de leur bien-être.
Jusqu’au faut-il aller en matière de participation minimum en santé et en prévoyance ?
Cette période nous a montré et prouvé la nécessité des services publics. Il faut arrêter sur ce sujet de vouloir faire de "fausses" économies à moyen ou long terme sur le personnel territorial. Le montant de participation, c’est une chose, mais le contenu du panier est tout aussi important. Une belle couverture est essentielle pour nos collaborateurs. Ce minimum permet de mettre tout le monde au même niveau mais rien n’empêche un élu de faire plus.
Les collectivités en ont-elles les moyens ?
On va dire que nous n’en faisons jamais assez, mais pour les collectivités, cette participation va représenter beaucoup ! Nous sommes dans un contexte difficile de baisse de nos recettes, de dotations en moins... et avec les récentes annonces gouvernementales sur la revalorisation salariale des agents de catégorie C, il va falloir faire encore plus. On ne dit pas non mais tout en même temps, ce n’est pas possible. La PSC, c’est un projet sur lequel nous avons beaucoup travaillé, une avancée sociale majeure pour nos agents. En le portant unanimement, les employeurs ont envoyé un message très fort.
Propos recueillis par Estelle Mallet-Chevassu
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