Un absentéisme de près de 10% dans les collectivités

Philippe Pottiée-Sperry
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En baisse depuis 2018, année de la réintroduction du jour de carence dans la fonction publique, le taux d’absentéisme au sein des collectivités locales est reparti à la hausse en 2020 pour s’établir à 9,5%, soit une progression de 0,3 point en un an. Cet indicateur, qui mesure la part du temps de travail perdu en raison des absences, atteint même la barre des 10% si on y intègre les congés maternité.

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Tel est le premier constat de la 20e édition du « Panorama qualité de vie au travail et santé dans les collectivités territoriales », publié le 5 juillet par l’assureur Sofaxis. Une étude réalisée auprès de 446 900 agents affiliés à la CNRACL (Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales) et répartis dans 15 800 collectivités qui mesure également, cette année, l’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’absentéisme. « Dans l’ensemble, les indicateurs sont plutôt stables par rapport à l’année précédente, indique Vincent Lelong, directeur général de Sofaxis, à l’exception de la hausse de la gravité des absences en lien avec la pandémie ».

Une durée moyenne de 49 jours d’arrêt

Ainsi, les raisons ayant conduit les agents à recourir à un arrêt maladie ont peu évolué en 2020. Ce sont toujours les arrêts pour cause de maladie ordinaire qui représentent la part la plus importante de l’absentéisme territorial (53%). Selon Sofaxis, ce motif concerne, en effet, plus de 8 arrêts sur 10 et plus des trois quarts des agents absents au moins une fois dans l’année. « Ces arrêts ne sont pas forcément tous dus à la Covid-19, précise Vincent Lelong, mais aussi à un phénomène de décompensation des agents placés en première ligne. » Parallèlement, les arrêts de travail pour longue maladie/longue durée (27 %), les accidents du travail (15%) et les congés maternité (5 %) constituent les autres causes d’absence des agents. Concernant les congés maternité, la baisse des arrêts observée depuis plusieurs années s’est poursuivie en 2020, une situation liée en grande partie à la hausse de l’âge moyen des agentes. En matière de gravité, les arrêts maladie atteignent désormais une durée moyenne de 49 jours, le plus haut niveau constaté, contre 47 jours l’année précédente. Cette augmentation concerne à la fois la maladie ordinaire (+ 13 %) et les accidents du travail (+ 16% en un an), alors que l’indice de gravité reste stable en matière d’arrêts pour longue maladie et longue durée, comme pour les congés maternité.

Un coût moyen de 2221 € par agent titulaire

Par ailleurs, la période du confinement a visiblement infléchi la courbe des accidents du travail, dont la baisse est significative (- 81 % en avril 2020 par rapport à avril 2019). A l’inverse, le Panorama Sofaxis montre que la gravité des accidents enregistrés augmente de manière importante pour atteindre 76 jours contre 65 jours en 2019. « En outre, depuis 2016, observe le directeur général de Sofaxis, on assiste à une augmentation des absences longues, soit plus de 180 jours d’arrêt, en raison de la tendance forte au vieillissement des territoriaux. En revanche, le nombre d’absences en longue maladie/longue durée est en baisse car depuis 2016, les centres de gestion, et non plus les collectivités, gèrent les comités médicaux. »

S’agissant du coût des absences pour raison de santé, il est évalué en moyenne à 2221 € par agent titulaire pour les collectivités, en légère hausse par rapport aux années précédentes (2152 € en 2019 et 2134 € en 2018). A noter que c’est la maladie ordinaire qui pèse le plus sur les coûts de l’absentéisme (1100 €) contre 567 € pour les arrêts de longue maladie et de longue durée, 398 € pour les arrêts de travail et 155 € pour les congés maternité.

Emmanuelle Quémard

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