Union sacrée pour la tenue des festivals

Philippe Pottiée-Sperry
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Cette fois-ci, l’appel ne vient pas des acteurs culturels mais de l’Etat et des collectivités territoriales via les principales associations d’élus (1).

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Dans une déclaration commune, intitulé « Festivals 2021, on y croit et on s’engage ! », ils plaident pour qu’une véritable saison de festivals puisse avoir lieu en 2021, après une année 2020 privée de « ces événements indispensables pour les artistes, les publics, les équipes et les territoires ». Quelles que soient leur forme (en salle, en extérieur, sur l’espace public…) ou leur fréquentation, les auteurs de la déclaration rappellent que les festivals jouent un rôle essentiel dans la rencontre des artistes avec un large public ; dans la structuration des filières artistiques et culturelles, en soutenant la création, la production et la diffusion ; mais aussi dans le développement culturel et économique des territoires. Fin avril, plusieurs associations dont l’AMRF, l’APVF ou la FNCC avaient déjà plaidé pour un « cadre clair » pour la reprise des festivals et au délà des 100 000 petits événements culturels qui se tiennent partout dans les territoires, dont les nombreuses fêtes votives.

Levier de rayonnement des territoires

Pour permettre aux organisateurs de se préparer, l’Etat rappelle avoir donné un premier cadre de travail le 18 février, basé sur une jauge maximale assise de 5000 personnes par site et par spectacle, avec distanciation en configuration assise. Cette jauge devrait être possible à partir du 9 juin compte tenu du phasage retenu pour la réouverture des lieux culturels. A compter du 19 mai, des premiers festivals pourront se dérouler avec des jauges plus réduites.

Dans leur déclaration commune, l’Etat et les collectivités affirment vouloir unir leurs forces pour réussir la saison 2021 malgré les contraintes fortes qui demeurent. Ils rappellent que les festivals contribuent à l’animation et à l’attractivité de nombreuses communes, et plus largement au rayonnement des territoire. « Chacun dans son rôle et ses responsabilités » s’engage à accompagner les organisateurs dans la réalisation des événements, notamment pour tenir compte de leur adaptation au cadre sanitaire, aux contraintes logistiques et aux surcoûts. Compte tenu de cette situation sanitaire, la plupart des organisateurs de festivals sont en train d’adapter leur format, leurs dates et leurs méthodes. Pour cela, Etat et collectivités doivent « les accompagner au mieux ».

Les collectivités, principaux financeurs

Les Conseils locaux des territoires pour la culture, déclinés dans chaque région, devront suivre et faciliter la mise en œuvre de ces engagements au plus près des territoires. Au-delà, l’Etat a engagé avec les collectivités et les organisations professionnelles une démarche de moyen terme visant à mieux structurer les politiques culturelles publiques en faveur des festivals.

Principaux financeurs des festivals, les collectivités « s’efforceront de soutenir, comme l’Etat, les festivals de leur ressort territorial, afin de rendre possible et de faciliter la saison 2021 des festivals ». Elles veilleront ainsi, lorsque cela est possible, de maintenir les subventions habituelles. Elles pourront aussi soutenir directement, aux côtés des Drac, les festivals par des fonds exceptionnels, voire décider de participer au fonds festivals piloté par le CNM. Enfin, les collectivités s’engagent à veiller à la bonne déclinaison et mise en œuvre du protocole sanitaire national, en liaison avec les organisateurs.

Un fonds de soutien de l’Etat de 30 M€

Pour sa part, l’Etat souligne son soutien fort aux organisateurs de festivals avec des mesures transversales pour accompagner économiquement les acteurs dans le cadre de la crise sanitaire. « Ce soutien se poursuivra tant qu’il sera nécessaire », souligne le ministère de la Culture. Comme en 2020, et en plus des aides habituelles apportées aux festivals, l’Etat met en place un fonds dédié pour tenir compte des contraintes particulières (plafonds de jauge, distanciation, protocoles, etc.) et pour compenser une part importante des déficits d’exploitation. Ce fonds est doté de 30 M€, dont 20 M€ dédiés à la musique et pilotés par le Centre national de la musique (CNM) en collaboration avec les Drac (directions régionales aux affaires culturelles). De plus, 10 M€ sont gérés par les Drac et les directions d’administration centrale du ministère de la Culture.

Par ailleurs, l’Etat élabore le cadre et les paramètres du protocole sanitaire national qui sera applicable aux festivals, en concertation avec les collectivités et les organisations professionnelles. Il s’efforcera de donner le plus tôt possible de la visibilité aux organisateurs sur l’application de ce cadre pour la saison 2021.

P.P.-S.

(1) AMF, AMRF, Villes de France, France urbaine, Villes et banlieue, AdCF, ADF, Régions de France, FNCC (Fédération nationale des collectivités pour la culture).

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Philippe Pottiée-Sperry
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