Villes petites et moyennes : leurs propositions aux candidats

Philippe Pottiée-Sperry
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L’APVF (Association des petites villes de France) a présenté, le 1er mars, a présenté son manifeste pour l’élection présidentielle, adressé à tous les candidats.
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Intitulé « Petites Villes, cœur battant des territoires », il comporte huit grandes priorités et quinze propositions. L’APVF plaide pour « recréer les conditions de nouvelles retrouvailles entre l’Etat et les territoires ainsi que permettre l’élaboration d’un nouveau pacte de confiance entre l’Etat et les collectivités de façon à répondre aux grands défis de l’avenir ». Selon l’association, l’Etat ne pourra pas seul relever les grands défis : offre de soins, désertification médicale, vieillissement, logement, revitalisation des territoires et réindustrialisation, transition écologique, nouvelles libertés locales…

Garantir la santé de proximité

Elle propose tout d’abord de garantir la santé de proximité dans tous les territoires en répondant à l’urgence et en préparant l’avenir : réguler l’installation des médecins libéraux, mettre en place un conventionnement sélectif, créer des territoires prioritaires de santé autour des petites villes, s’appuyer sur les réseaux de proximité (pharmaciens, infirmiers…). L’APVF plaide aussi pour résorber les fractures territoriales en assurant une répartition équitable des crédits de l’État sur l’ensemble du pays, en accélérant et en pérennisant le programme Petites Villes de Demain, en maintenant les services publics locaux, en lançant un plan ambitieux et concerté d’investissement pour les petites lignes ferroviaires et en assurant l’accès au très haut débit sur tous les territoires.

« Une contractualisation équilibrée et déconcentrée »

Concernant la transition écologique, elle demande de faire des opérateurs de l’État les « bras armés » des collectivités, en soutenant les mobilités vertes du quotidien, en préservant l’émergence des filières courtes et de l’économie circulaire. Par ailleurs, elle défend « un véritable contrat de confiance entre l’État et les collectivités » qui passerait par « une contractualisation équilibrée et déconcentrée sur la mandature », en garantissant l’autonomie financière des petites villes et l’évolution des dotations selon l’inflation, afin de pouvoir « investir et proposer les services de proximité et les équipements publics dont nos habitants ont besoin ».

25 propositions de Villes de France

De son côté, l’association Villes de France, représentant les villes moyennes, a également présenté une contribution qui contient 25 propositions auprès des candidats à la présidentielle mais aussi de ceux aux élections législatives. Face aux enjeux de l’urgence climatique, de la crise sanitaire, de la relance économique, de la cohésion sociale ou des difficultés budgétaires, elle estime que « de par leur positionnement territorial, les villes moyennes auront un rôle à jouer dans la réponse à ces enjeux. Ces dernières ont pris une nouvelle dimension auprès des Français avec une attractivité renouvelée, grâce au déploiement du programme Action Cœur de Ville (ACV), accentuée notamment par la crise sanitaire qui a bouleversé les aspirations de nos concitoyens ».

Les propositions de Villes de France s’articulent autour de six thématiques : santé, transition écologique, revitalisation des centres-villes, sécurité, institutions et finances, attractivité. Comme l’APVF, sa contribution démarre par la demande d’une meilleure santé de proximité. Elle présente plusieurs propositions : clarifier le rôle des villes moyennes en matière de santé en les associant aux prises de décision des autorités déconcentrées et en bénéficiant d’un réel pouvoir décisionnel au sein du conseil de surveillance des centres hospitaliers ; accélérer le développement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et y intégrer une dimension prospective autour de la lutte contre les déserts médicaux ; renforcer les compétences des délégations départementales de l’ARS en lien avec le préfet.

« Les villes durables de demain »

L’association appelle aussi à faire des villes moyennes « les villes durables de demain » via une série de propositions : pérenniser le fonds friches et améliorer le processus de réhabilitation des friches ferroviaires ; mettre en place un dispositif d’agenda programmé de la rénovation énergétique des bâtiments publics et privés ; élaborer un plan national des mobilités durables pour déployer des points de distribution mixtes... Satisfaite de la prolongation du programme ACV jusqu’à 2026, elle formule de nouveaux objectifs pour poursuivre la redynamisation des centres-villes : maintenir les moyens d’intervention du programme ACV et développer de nouvelles thématiques (transition écologique, aménagement urbain) ; permettre aux élus de conserver un rôle prépondérant dans le pilotage du dispositif ; soutenir un véritable commerce de proximité par le biais d’une fiscalité encourageante ; développer une offre hôtelière en cœur de ville et y garantir une réelle concurrence en encadrant l’implantation des plateformes collaboratives.

Un pacte de mandature entre l’Etat et les collectivités

Autre thème : l’attractivité des villes moyennes. L’association propose ici de favoriser l’existence d’un réseau ferroviaire d’intérêt national ou interrégional à travers les trains d’équilibre du territoire ; soutenir le développement de pôles d’innovation numérique ; accompagner les établissements d’enseignement supérieur (universités, grandes écoles, écoles) faisant le choix d’implantation et de maintien d’antennes locales en lien avec les besoins du territoire ; rénover les parcs urbains anciens pour éviter la pénurie de logements abordables à destination de nouvelles populations.

Enfin, en matière financière et institutionnelle, elle défend cinq propositions : créer une loi de programmation des finances locales ; initier un pacte de mandature entre l’Etat et les collectivités ; assurer une prévisibilité budgétaire en garantissant une dynamique propre des ressources fiscales et en prenant en compte les charges de centralité via une péréquation rénovée ; revoir en profondeur le système de répartition des dotations de soutien à l’investissement local pour obtenir une plus grande visibilité ; institutionnaliser le couple maire/préfet pour une prise de décision au plus près du terrain.

P.P.-S.

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Philippe Pottiée-Sperry
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