Comment dépoussiérer les pratiques de recrutement

En l’espace de vingt ans, le nombre de candidats aux concours de la fonction publique a été divisé par trois. Collectivités, hôpitaux, ministères, agences de l’Etat… aucune institution n’est épargnée. Manque de communication ou d’information aux candidats, procédures de recrutement à rallonge, formats des concours trop académiques… Les défauts ne manquent pas et fonctionnent comme autant de freins. 

« Monstre froid administratif »
Dressant ce constat, la plate-forme d’emploi Profil public, vient de publier un manifeste qui propose de revoir de fond en compte les pratiques du recrutement dans le secteur public pour sortir de l'image du « monstre froid administratif ».
Dans un contexte de guerre des talents, elle insiste pour proposer aux candidats « une expérience de recrutement plus moderne et plus humaine ». Et de souligner qu’une marque employeur ne se crée pas mais découle d’une série de pratiques. « Le processus de recrutement est l'un des tout premiers contacts des candidats avec votre organisation », rappelle-t-elle à juste titre. 

Différencier offres d'emploi et fiches de poste
Ambitieux en voulant « réinventer les codes du recrutement du secteur public », le manifeste formule dix propositions, co-écrites avec plusieurs étudiants et jeunes diplômés dans le cadre du programme « Ambassadeurs Profil Public ». L’objectif ? Mettre en lumière leurs aspirations pour aider les employeurs à améliorer leurs méthodes de recrutement.
Première proposition : différencier les offres d'emploi des fiches de poste. Un classique qui explique parfois la publication d’offres longues d’une dizaine de pages ! Les fiches de poste ont vocation à présenter les missions du collaborateur, les compétences-clés pour exercer ses missions et son périmètre de responsabilité, rappelle Profil public. En revanche, les offres d'emploi visent à attirer des profils qualifiés. En allant à l’essentiel mais sans oublier d’y ajouter des informations concrètes sur les conditions de travail : aménagement du temps de travail, flexibilité, outils de travail, marges de manœuvre, niveau d'autonomie...

Accélérer le process de recrutement
Le manifeste préconise aussi d’être plus transparent sur les conditions d'emploi, notamment s’agissant de l’accessibilité du poste aux contractuels. Autre conseil important : jouer franc-jeu sur la rémunération dans les offres d'emploi. Ce critère très attendu des candidats reste souvent sans réponse. « Plus de transparence permettrait aux employeurs de gagner du temps et d'éviter les frustrations inutiles », recommande Profil public. 
Critique souvent avancée : des procédures longues de recrutements pouvant atteindre plusieurs mois avec de nombreux allers-retours, jurys et autres entretiens. D’où l’intérêt d’accélérer le process notamment pour ne pas perdre certains candidats intéressants qui auront accepté une réponse plus rapide. « Dans un contexte de guerre des talents, c'est autant de talents perdus pour le secteur public », souligne Profil public. 

Sortir des canaux de diffusion traditionnels
Autres propositions : communiquer sur les étapes du processus de recrutement dès l'offre d'emploi, rendre possibles les échanges informels avec les collaborateurs en poste, réinventer la lettre de motivation…
Aujourd’hui, l’intérêt général ne suffit plus à attirer les candidats. En outre, le secteur public n’en a pas le monopole. L'économie sociale et solidaire ou les associations sont également attractives sur ce créneau. Sachant que les candidats orientent leurs recherches sur des plateformes généralistes et sur les réseaux sociaux, Profil public conseille de sortir des canaux de diffusion traditionnels et de la publication de postes parfois limitée aux seuls sites institutionnels. Objectif : « toucher les candidats là où ils sont et diversifier leurs recrutements ».