Comprendre et lever les freins à la carrière des agents en situation de handicap
Six administrations se sont associées pour créer le projet Indicarr'. Ses objectifs : diagnostiquer la carrière des agents handicapés, identifier les freins et y apporter des solutions.
Le projet Indicarr' est né d'une impression diffuse : « Des agents en situation de handicap nous confiaient leur sensation d'avoir une carrière plus plane que leurs collègues, d'être bridés. Mais nous n'avions pas de données pour objectiver leur ressenti », relate Mélanie Duval, chargée de mission Handicap et lutte contre les discriminations à la mairie de Paris. Alors quand la Fabrique RH lance un appel à projets inter-fonctions publiques sur le handicap, la ville saute sur l'occasion et propose Indicarr' : un projet pour diagnostiquer la carrière des agents handicapés, identifier les freins et y apporter des solutions. Six administrations s'associent : le département de Seine-Saint-Denis, la ville de Saint-Denis, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), la préfecture de police, et le Groupe hospitalier universitaire Paris psychiatrie et neurosciences.
Trois types de freins
En 2020, un premier travail de comparaison des données sociales – sur le modèle de ce qui se fait sur l'égalité femmes-hommes – permet de croiser différents facteurs : rémunération, formation, catégorie d'emploi, congés maladie, absences… Parallèlement, une vingtaine d'agents concernés, issus des six administrations, sont interviewés par un anthropologue. De ce travail d'enquête résulte une liste de freins, classés en trois types : liés à la personne (une auto-censure de l'agent), liés au collectif de travail (regard des collègues, du manager), et relatifs à l'organisation (outils non adaptés, procédures compliquées, etc.). « Il y a des freins importants, mais aussi des petites choses comme lorsqu’on demande à l'agent de mettre à jour son justificatif de handicap pour chaque inscription à un concours », détaille Mélanie Duval.
Une cinquantaine de solutions
Deux ateliers d'intelligence collective ont ensuite fait émerger une cinquantaine de solutions. L'une d'elles, un programme de pair-aidance entre agents concernés, est déjà testée dans trois administrations volontaires. Et les autres ne resteront pas lettre morte : « Ces solutions, c'est notre feuille de route pour les prochaines années », confirme Mélanie Duval.