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Départs à la retraite dans les collectivités territoriales : la qualité du service public local en danger

Danièle Licata
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L’accélération des départs à la retraite des cadres et des agents territoriaux pourrait dégrader la qualité du service rendu aux citoyens

Si la responsabilité des employeurs publics et des cadres dirigeants territoriaux est de préserver le service public, l’accélération des départs à la retraite des cadres et des agents territoriaux pourrait dégrader la qualité du service rendu aux citoyens car les collectivités peinent à recruter des cadres et des agents territoriaux. Le recrutement est donc un défi majeur pour les territoires avertit la Banque Postale dans une étude réalisée par un groupe d’élèves administrateurs territoriaux de l’Institut national des études territoriales (INET). En jeu : la qualité du service public rendu aux citoyens. 

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Pour les auteurs, c’est indéniable, l’accélération du vieillissement des effectifs territoriaux s’accélère : fin 2020, plus d’un agent sur quatre de la Fonction publique territoriale avait 55 ans ou plus, contre un sur six en 2010 ; cette part des séniors (25,8 %) étant nettement supérieure à celle des fonctions publiques hospitalière (17,3 %) et de l’État (18,4 %), comme à celle du secteur privé (17 %).

Ce diagnostic révèle également que ce vieillissement touche inégalement les territoires, la part des séniors atteint 30 % ou plus dans 10 départements, et les cadres d’emploi, certaines filières techniques et sociales étant particulièrement concernées.
L'étude que vient de publier la Banque postale, essentiellement basée sur l’exploitation d’entretiens qualitatifs réalisés dans 33 collectivités, permet de cerner les enjeux liés aux départs à la retraite : des enjeux en matière d’organisation des services, de la perte de compétences et de connaissances à la remise en cause de la continuité du service public, mais aussi des opportunités, à condition toutefois que les départs soient anticipés et accompagnés.
Or, selon les auteurs, « les entretiens font clairement ressortir l’insuffisante vigilance portée à l’évolution des départs ainsi que leur faible place dans les prospectives RH, lorsqu’elles existent, ce qui est encore loin d’être la règle générale ». Et de poursuivre :  « s’y ajoutent des enjeux financiers dont les effets s’avèrent toutefois ambigus et des enjeux forts en matière de RH comme ceux liés à la prise en charge du vieillissement au travail et à l’usure professionnelle alors que le nombre de départs pour invalidité, un sur dix en 2020, a augmenté de 11% depuis 2016 ».
Un enjeu de taille car les collectivités locales rencontrent depuis quelque temps de sérieuses difficultés pour attirer les cadres et agents territoriaux dont elles ont besoin : « en milieu rural où le remplacement des indispensables secrétaires de mairie, est devenu une gageure ; mais aussi dans les institutions de plus grande taille, que ce soit sur des emplois fonctionnels ou opérationnels, alors que les besoins en ingénierie de toute nature s’amplifient dans un contexte marqué, notamment par l’urgence de la transition écologique » constate Stéphane DEDEYAN Président de La Banque Postale Directeur général adjoint du Groupe La Poste.
Pourtant de nombreux dispositifs inspirants, mis en place dans les collectivités interrogées pour faire face, existent. Mais il revient « aux employeurs et aux cadres dirigeants territoriaux de prendre conscience de ce phénomène afin d’y apporter les meilleures réponses possibles, qui plus est dans une période d’allongement de la durée de vie au travail consécutif à la dernière réforme des retraites, avec la question sous-jacente des métiers pénibles et des transitions professionnelles » avertit François Deluga Président du Centre National de la Fonction Publique Territoriale.
Etude complète : https://www.labanquepostale.com/content/dam/lbp/documents/etudes/finances-locales/2023/Rapport-INET-LBP-dec2023.pdf
 

Danièle Licata
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