Développer le mentorat dans la fonction publique

Association promouvant la diversité sociale dans les secteurs public et parapublic, La Cordée a présenté, le 24 janvier, 27 propositions pour favoriser la diversité sociale dans la fonction publique. Créée en 2016 par d'anciens élèves de la classe préparatoire égalité des chances de l'Ena, elle rassemble des agents publics bénévoles et des étudiants de tout niveau, ayant en commun un parcours d'ascension sociale via la fonction publique.
Parmi ses 27 propositions figure la pérennisation et l’amplification du dispositif « Prépa talents » qui passeraient par sa prolongation sur cinq ans, sa présence dans toutes les écoles de service public, y compris les écoles d’ingénieur accessibles à l’issue d’une préparation post-bac, ou l’incitation des centres de gestion à le développer pour les emplois de catégories C ou B en alternance avec les collectivités volontaires. 

Faciliter l’exercice du droit au mentorat 
Autres recommandations : mettre en place un revenu minimum de préparation aux métiers publics, généraliser le pré-recrutement pour les métiers publics en tension, reconnaître à chaque agent (tout cadre d’emploi et tout statut) le droit à participer à un programme de mentorat labellisé, faciliter l’exercice du droit au mentorat sur le temps de travail par le biais d’autorisations spéciales d’absence, expérimenter des « pépinières de talents » intégrées à des administrations volontaires en vue de préparer une promotion interne…

Réviser les épreuves de concours
Pour donner envie d'être et de rester agent public, la Cordée propose de réviser les épreuves de concours pour les centrer sur les compétences attendues et limiter les biais de discrimination. Elle plaide aussi pour mettre en place une banque d’épreuves communes d’admissibilité pour l’ensemble des concours de catégorie A et A+, diversifier la composition des jurys, introduire des citoyens tirés au sort dans les jurys des concours de la haute fonction publique ou faciliter l’accès à la fonction publique des habitants des quartiers prioritaires de la ville et des territoires ruraux. 
Pour favoriser l’exemplarité des employeurs publics, l’association recommande d’imposer à chaque administration de plus de 1000 agents l’élaboration d’un plan de responsabilité sociale, de systématiser le stage « de terrain » pour chaque élève d’une école de cadres de la fonction publique ou de mener des campagnes régulières de testing sur le recrutement des contractuels dans les grandes administrations.

Des concertations dans les territoires
A l’occasion du mois du mentorat et du colloque organisé par La Cordée à l’Assemblée nationale, le 24 janvier, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, a pris une série d’engagements pour développer le mentorat dans la fonction publique. « Convaincu que le mentorat est un outil concret pour renforcer l’efficacité de l’action publique », il souhaite également l’installer comme « un accélérateur des transformations que le gouvernement porte en matière d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et d’accès de la fonction publique aux publics issus de la diversité ». 
Cette volonté fait écho aux suites de la Conférence des parties prenantes « Notre service public » lancée le 28 octobre dernier, qui a vu émerger le thème du mentorat. Le ministre indique qu’il mènera dans les prochaines semaines une série de concertations sur ce thème dans les territoires.

Guide pratique d’engagement 
Par ailleurs, Stanislas Guerini a dévoilé le premier guide pratique d’engagement de la fonction publique en faveur du mentorat, construit avec le Collectif Mentorat. Il invite tous les employeurs des trois versants de la fonction publique à élaborer et porter une démarche en faveur du mentorat.
Il les incite également à mieux le reconnaitre et le valoriser dans le parcours professionnel des agents mentors, notamment lors de l’évaluation professionnelle. De plus, il demande aux employeurs publics de faciliter son organisation, en mettant par exemple à disposition des locaux pour permettre des échanges entre mentors et mentorés.

Stanislas Guerini mentor
Enfin, Stanislas Guerini s’est engagé à développer une culture du mentorat au sein même de son ministère. Lui-même est devenu mentor d’une jeune étudiante de master 1 à la Sorbonne souhaitant passer les concours de la haute fonction publique. De plus, il a demandé à l’ensemble des membres de son cabinet de devenir mentors.