Pompiers en France : les risques professionnels au cœur des enjeux de sécurité
Alors qu’ils interviennent toutes les 6,3 secondes sur le territoire, les sapeurs-pompiers français sont eux-mêmes exposés à de nombreux risques. Relyens dévoile ses chiffres annuels sur les accidents de service commandé, révélant une accidentologie en baisse, mais une gravité en hausse pour les pompiers professionnels.
Les sapeurs-pompiers en France font face à des risques majeurs lors de leurs interventions, mais également au sein de leurs casernes. Alors que près de 4 millions de victimes sont prises en charge chaque année, les pompiers, qu’ils soient professionnels ou volontaires, doivent faire face à une exposition constante aux dangers. Afin d’accompagner les Services d’Incendie et de Secours (SIS) dans la prévention de ces risques, Relyens, acteur du management des risques en Europe, vient de publier un état des lieux annuel sur les accidents de service pour 2023.
Cette étude, menée sur une population de près de 72 000 sapeurs-pompiers et personnels administratifs, met en lumière les situations à risque auxquelles les pompiers sont confrontés. Parmi les chiffres clés de cette étude, on note que 68 % des accidents chez les sapeurs-pompiers professionnels et 47,7 % chez les volontaires surviennent en caserne, notamment lors de la préparation opérationnelle et, plus particulièrement, lors de la pratique sportive. Cette phase, pourtant cruciale pour maintenir la forme physique des agents, est aussi l'une des plus accidentogènes.
Les interventions, un autre terrain de risques importants
Les interventions sur le terrain, véritable cœur du métier de pompier, représentent également une part importante des accidents, avec 26,7 % des accidents des pompiers professionnels et 41,6 % chez les volontaires. Parmi ces incidents, le secours à victime est la mission qui génère le plus d’accidents, avec 6 incidents sur 10 en moyenne, et une hausse préoccupante de 8 % chez les volontaires en seulement un an.
Par ailleurs, le risque routier reste l’un des plus graves pour les sapeurs-pompiers. Bien qu'il ne représente qu’une fraction des incidents en termes de fréquence, il engendre des arrêts de travail plus longs : 71,4 jours pour les pompiers professionnels contre une moyenne de 48 jours, et 45,7 jours pour les pompiers volontaires contre 39,9 jours. Plus alarmant encore, les accidents routiers sont la première cause de décès au sein des SIS, avec 67 % des décès enregistrés.
Une accidentologie en baisse, mais une gravité en hausse
Malgré ces risques, l’étude de Relyens met en lumière une évolution positive sur le long terme : la fréquence des accidents a fortement diminué au sein des SIS. En cinq ans, les accidents ont baissé de 20 % pour les pompiers professionnels et de 23 % pour les volontaires. Cependant, la gravité des accidents, mesurée par la durée des arrêts, est en nette augmentation pour les pompiers professionnels, avec une hausse de 15 % sur la même période.
En revanche, du côté des pompiers volontaires, la tendance est plus favorable, avec une légère diminution de 4 % de la gravité entre 2019 et 2023.