Se préparer à une nouvelle sécheresse

Philippe Pottiée-Sperry
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Se préparer à une nouvelle sécheresse

Une instruction ministérielle, cosignée par Christophe Béchu et Bérangère Couillard, détaille le dispositif d’anticipation et de gestion de la sécheresse qui s’annonce à nouveau sévère comme en 2022. Une campagne nationale de sensibilisation vient aussi d'être lancée.

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Comme l’an dernier, les nappes phréatiques atteignent un niveau particulièrement bas. Une campagne de communication nationale, intitulée « Chaque geste compte, préservons nos ressources », a donc été lancée le 3 juin par Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, et Bérangère Couillard, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie. Objectif : sensibiliser à la préservation de la ressource en eau.  

Préparation des préfets
La campagne veut inciter tous les acteurs à la sobriété, à l’échelle individuelle comme collective, et à adopter six gestes simples pour réduire leur consommation d’eau. Quelques exemples : vérifier et réparer les fuites, installer un récupérateur d’eau de pluie, planter des plantes peu gourmandes en eau… Se déroulant du 3 juin au 17 juillet via des spots radio et une campagne digitale, elle vise les agriculteurs, industriels, collectivités et particuliers.
Autre signe de l’urgence, une instruction ministérielle, mise en ligne le 26 mai, traite de la préparation à la gestion d’une nouvelle sécheresse. Elle est adressée aux préfets coordonnateurs de bassin et aux préfets de région (DREAL, DRIEAT, DEAL) et de département (DDTM) ainsi qu’à l’Office français de la biodiversité. 

Trois types d’arrêtés 
Le texte précise le dispositif d’anticipation, de gestion et d’évaluation des sécheresses, mis en œuvre par l’Etat. Il vise à optimiser l’organisation de la gestion de crise et gérer les situations de pénurie en assurant les usages prioritaires de santé, sécurité civile et d’approvisionnement en eau potable. Il doit également concilier les usages dans les territoires et la solidarité amont-aval des bassins versants. Trois outils existent : l’arrêté d’orientation de niveau bassin, l’arrêté-cadre de niveau départemental ou interdépartemental et l’arrêté de restriction temporaire des usages de l’eau. 
L’instruction contient les 42 pages du « Guide circulaire de mise en œuvre des mesures de restriction des usages de l’eau en période de sécheresse » qui se veut le socle commun des mesures de restriction.

Renforcer le suivi
Le dispositif tient compte du retour d’expérience sur la gestion de l’eau lors de l’épisode de sécheresse de 2022 en rappelant qu’il a été le plus sévère depuis au moins 50 ans. Parmi les conséquences, il « nécessite des améliorations dans sa conception et sa mise en œuvre », précise l’instruction cosignée par Christophe Béchu et Bérangère Couillard. 
Le texte insiste sur la nécessité de renforcer le suivi de l’état des ressources en eau, notamment en intégrant systématiquement les données issues du réseau d’observation des écoulements (ONDE) ainsi que les cotes piézométriques des nappes là où c’est nécessaire. 

Sanctions en cas de non-respect
Par ailleurs, il est demandé aux préfets d’exercer une veille active sur l’état des ressources en eau et ne pas tarder à prendre les mesures nécessaires pour ralentir la baisse des niveaux d’eau et anticiper une aggravation de la situation. L’instruction précise un délai maximum de cinq jours entre la constatation du niveau de gravité et l’entrée en vigueur de l’arrêté de restriction. Elle insiste aussi sur l’importance de la communication et de la sensibilisation de l’ensemble des usagers de l’eau. 
Autre volet : les sanctions en cas de non-respect des mesures de restriction. Il est demandé ici aux préfets de mobiliser la mission interservices de l’eau et de la nature (MISEN) pour définir « une stratégie de contrôle adaptée » et de contacter les parquets pour les suites à donner.

Philippe Pottiée-Sperry
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