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Bayrou lance une « banque de parrainages » pour les candidats en difficulté

Philippe Pottiée-Sperry
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Tel un supplice chinois, le Conseil constitutionnel publie, deux fois par semaine, le nombre de parrainages d’élus pour chaque candidat à l’élection présidentielle. Et le compte n’y est vraiment pas pour un bon nombre d’entre eux. Après avoir déjà lancé l’idée il y a quelques semaines, François Bayrou est passé à l’acte en annonçant, le 10 février sur BFMTV, avoir mis en place une « banque de parrainages démocratiques » avec le site notredemocratie.fr destiné à aider les candidats à la présidentielle en difficulté pour les recueillir. En précisant que cette initiative s’adresse aux « candidats qui atteignent 10% dans les sondages », en clair Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Eric Zemmour. Une restriction qui n'est pas vraiment du goût des petits candidats comme par exemple Philippe Poutou (NPA), crédité d'environ 1% actuellement, qui a affirmé, le 11 février sur RMC : « ils n'ont pas le droit de faire ça, ça n'a rien à voir avec le sondages ». Et de fustiger « le côté antidémocratique qui est de plus en plus assumé : l'élection doit se faire entre les grosses écuries (...) et les petits ne comptent plus ».

« Une démarche transpartisane »

« C’est un mouvement inédit, ça ne s’est jamais fait », s'est félicité le maire de Pau, également président du Modem, pour expliquer son initiative. Selon lui, il y a « un très grand risque de déstabilisation, de risque de perte de confiance, de sentiment que l'élection ne sera pas sincère ». Et d'ajouter : « la démocratie, c'est vouloir que les opinions s'expriment même en étant en désaccord grave et profond avec ceux qui les portent ». Concrètement, il propose que des maires s’inscrivent sur le site pour soutenir les candidats en difficulté. Et d’insister sur le fait que cette initiative ne doit pas être vue comme un geste « partisan, ni comme un soutien politique ».

Sur son site, le collectif « Notre démocratie » se présente comme réunissant, de manière pluraliste, les élus soucieux du risque couru si certains des candidats principaux ne pouvaient pas se présenter. Ils affirment que leur présence dans ce mouvement ne peut en aucun cas être assimilée à une appartenance à un courant politique ou au soutien à un candidat. « Cette démarche est transpartisane », insiste-t-il.

42 000 élus parrains potentiels

Le temps est compté, sachant que les candidats ont jusqu’au 4 mars maximum pour remettre leurs parrainages au Conseil constitutionnel. Rappelons que 42 000 élus peuvent parrainer un candidat, surtout les maires mais aussi les députés, sénateurs et députés européens, les présidents d’intercommunalité, les conseillers départementaux et régionaux, de métropole, de collectivités d’outre-mer et représentants des Français établis à l’étranger. Enfin, le panel électoral Ipsos-Sopra Steria, en partenariat avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès, montre que 53% des Français se déclarent faorables au système actuel des parrainages.

P.P.-S.

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Philippe Pottiée-Sperry
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