Focus sur les 244 métiers territoriaux

Philippe Pottiée-Sperry
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Le CNFPT vient de rendre public son panorama statistique des métiers territoriaux qui propose un état des lieux de la structure et de la dynamique des métiers de la FPT par région et par type d’employeurs.

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Conduite de 2017 à 2019, cette enquête a été menée dans les 18 régions grâce à la collaboration des délégations régionales de l’établissement, de collectivités, d’acteurs locaux en matière d’emploi et de formation. Réalisée par l’observatoire de l'emploi, des métiers et des compétences du CNFPT, elle permet de comparer les données par région et constitue un outil pour la GPEEC (gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences) des collectivités. Autre intérêt : disposer des caractéristiques statutaire, socioprofessionnelle, institutionnelle et démographique de l'ensemble des métiers territoriaux.

Comme en 2012, la majorité des effectifs territoriaux se concentrent sur quelques métiers parmi les 244 métiers répertoriés, avec plus de la moitié des agents qui exercent l’un des vingt principaux métiers, composés pour la plupart d’une majorité d’agents de catégorie C.

17 métiers représentent plus de 50% des effectifs

Cinq métiers sont composés à plus de 90 % d’agents de catégorie A : enseignant artistique, directeur général de collectivité ou d’établissement public, médecin, responsable des affaires générales, infirmier ou puériculteur. Pour sept métiers, plus de 75% des agents sont de catégorie B, pour la plupart dans le secteur de la relation aux usagers. Exemples : éducateurs de jeunes enfants, travailleurs sociaux ou animateurs éducateur sportif. Les travailleurs sociaux représentent plus de 10% des agents de catégorie B. Enfin, pour 33 métiers, la part des agents de catégorie C dépasse les 95%. Parmi eux, on trouve dix des principaux métiers exercés dans la FPT qui sont techniques ou de relation aux usagers. Les deux métiers ayant le plus d’effectifs sont ceux de chargé de propreté des locaux et d’assistant de gestion administrative. Le premier représente plus de 10% des agents de catégorie C.

Selon le CNFPT, ce sont les départs à la retraite des agents de catégorie C qui suscitent le plus de réaction de la part des responsables RH. Toutes catégories confondues, les collectivités signalent deux fois plus des métiers dont ils envisagent le remplacement que l’inverse.

18% des agents à temps non complet

18% des agents sont en temps non complet. Dans certains métiers, le temps non complet est majoritaire : animateurs périscolaires (61%), enseignants artistiques (58%), aides à domicile (57%)… Il concerne aussi 25% des travailleurs sociaux et des puériculteurs. A l’inverse, certains métiers connaissent des agents à plus de 97% en temps complet. Par exemple, dans les services « incendie et secours » et « prévention et sécurité », on retrouve les chefs de centre d’incendie et de secours (99% à temps complet) ou les intervenants des opérations de secours (98%). Ces mêmes métiers ainsi que ceux du management sont majoritairement composés de fonctionnaires alors que les métiers de la « relation aux usagers » (assistantes familiales en protection de l’enfance, animateurs éducatifs accompagnement périscolaire et animateurs enfance-jeunesse) sont surtout des contractuels.

Un risque élevé de pénibilité

Concernant le sexe, sur les 244 métiers répertoriés, douze ont un taux de féminisation supérieur à 93% (agents d’accompagnement à l’éducation de l’enfant, assistant éducatif petite enfance, aides à domicile…). En revanche, quinze métiers connaissent un taux de féminisation inférieur à 5%. Ils sont surtout techniques comme les agents d’exploitation et d’entretien de la voirie et des réseaux. Par ailleurs, les vingt principaux métiers concernés par le risque de pénibilité représentent pas moins de 42% des agents de la FPT. Le métier de chargé de propreté des locaux, qui arrive en tête des métiers les plus exposés, représente à lui seul 8,5% des effectifs territoriaux.

Les métiers priorisés en matière de formation se trouvent surtout dans la gestion et le management. Parmi les plus cités, on trouve les secrétaires de mairie, les directeurs généraux, les assistants de gestion administrative, les agents de service polyvalents en milieu rural, les responsables des services techniques, les chargés d’accueil ou encore les directeurs des ressources humaines.

Métiers en pénurie et forte concurrence

Selon les responsables RH des collectivités, les évolutions à venir sont par ordre d’importance la pénurie et l’attractivité des métiers territoriaux, l’impact des transformations du numérique, la pénibilité et la formation. Les métiers en pénurie les plus cités sont ceux de la famille de la relation aux usagers, loin devant les métiers techniques et de gestion. Parmi les métiers difficiles à recruter s’observe une concurrence à tous les niveaux : entre collectivités, entre fonctions publiques et avec le secteur privé. C’est le cas des responsables des services techniques, des agents de service polyvalent en milieu rural, des assistants éducatifs petite enfance et des animateurs enfance jeunesse.

S'agissant des principales transformations en cours, l’impact le plus fort en matière de transformation numérique concerne les métiers de gestion. Selon les responsables RH, arrivent en tête les métiers d’assistant de gestion administrative, de secrétaire de mairie et de chargé d’accueil. Pour la transition écologique, l’impact, encore peu rapporté, touche les jardiniers, les agents des interventions techniques/de services polyvalents en milieu rural ou encore les responsables des services techniques.

Philippe Pottiée-Sperry

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