Le CCAS de Saint-Jean-de-Luz abrite France services

Philippe Pottiée-Sperry
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Le CCAS de Saint-Jean-de-Luz abrite France services

Situation peu fréquente, le CCAS accueille dans ses murs le nouveau France services. Les avantages ne manquent pas : toucher un public plus large, une plus grande proximité des services et une fluidité entre eux, des assistants sociaux recentrés sur leur cœur de métier…

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Un nouvel espace maison France services a été inauguré, le 21 mars dernier, à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques, 14 300 habitants). Le phénomène deviendrait presque banal, même s’il n’en existait pas sur la ville et ses environs. L’originalité réside surtout dans son installation dans les locaux du CCAS. Pourquoi ce choix ? Disposer de locaux adaptés et bien placés en centre-ville. Mais pas seulement. « Le professionnalisme de notre équipe, habituée à accompagner les personnes, la complémentarité avec nos missions et la volonté de développer l’action sociale en direction de l’ensemble de la population », détaille Maxime Cluchier, directeur du CCAS et de l'action sociale et solidaire de Saint-Jean-de-Luz. 

Toucher un plus large public 
Labellisé en juillet 2022, l’espace France services a progressivement ouvert ses portes. Aux neuf partenaires socles s’ajoutent d’autres services comme Info droits qui assure une permanence par mois avec un juriste. 
En place depuis début janvier, les deux conseillères d’accueil et d’accompagnement (obligatoires pour tout France services) fonctionnent aussi pour le CCAS, permettant ainsi plus de proximité et une fluidité entre les services. « L’intérêt est de toucher un plus large public, explique Maxime Cluchier. Une partie des usagers de France services n’osait pas venir nous voir en tant que CCAS. A présent, c’est plus simple pour eux et nous pouvons les orienter vers tel ou tel service selon leurs besoins ».

Passerelles entre services 
Cela fonctionne aussi dans l’autre sens : les personnes reçues au CCAS, souvent confrontées à des problèmes administratifs, n’ont que quelques pas à faire. Cette fluidité permet de réduire les ruptures de droits. Les passerelles entre services sont nombreuses. Par exemple, le Club seniors du CCAS propose un atelier sur les risques numériques, assuré par la conseillère numérique installée à la médiathèque. Pour le public pouvant être concerné, France services les oriente sur le Club seniors. 
Autre illustration : l’activité de domiciliation assurée par le CCAS (80 personnes). « La proximité de France services facilite l’information administrative pour ne pas perdre ces personnes qui reculent souvent devant les démarches à faire », souligne Maxime Cluchier. 

Dynamique d’équipe
Par ailleurs, les assistants sociaux du CCAS sont recentrés sur leur cœur de métier et peuvent ainsi mieux accompagner les personnes. Ils perdent en effet moins de temps sur des formalités administratives (CAF, CPAM, CNAV, Pôle Emploi, DGFIP…), renvoyées sur France services avec de surcroit une réponse rapide. « Aujourd’hui, ils sont les premiers à souligner l’intérêt de l’initiative », indique le directeur du CCAS. 
Maxime Cluchier insiste aussi sur le renforcement de la dynamique d’équipe facilitée par la nouvelle organisation. France services ouvre 35 heures par semaines avec une fermeture le jeudi matin pour un debrief et des échanges entre les personnels.

Premier bilan positif
A l’heure du premier bilan, il le juge très positif. En moyenne, 30 personnes sont reçues chaque jour par France services. 80% des demandes sont finalisées tout de suite, 7% nécessitent un autre rendez-vous et seulement 8% une intervention supplémentaire des demandeurs. 
« Les deux agents d’accueil ont bien reçu leur formation du CNFPT et des organismes partenaires de France services qui jouent vraiment le jeu », salue le directeur du CCAS, qui se souvient d’une formation laissant souvent à désirer avec les anciennes maisons des services publics. 

Projet de nouveaux locaux
Autres chiffres sur le premier trimestre 2023 : un tiers des personnes accueillies ne sont pas de Saint-Jean-de-Luz et 60% ont plus de 62 ans. « Comme nous l’espérions, le CCAS touche à présent un public plus large, ce qui permet de mieux répondre à notre mission de lutte contre l’isolement des personnes et le non recours », conclut Maxime Cluchier. 
Face au succès rencontré, il y a déjà un projet de nouveaux locaux, plus grands et toujours situés dans le centre-ville, qui devraient voir le jour d’ici les prochaines années.

Philippe Pottiée-Sperry
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