Le président du CNFPT très critique envers le gouvernement

Philippe Pottiée-Sperry
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Malgré la période sociale difficile de grève, l’édition 2019 des ETS (entretiens territoriaux de Strasbourg) a été maintenue les 11 et 12 décembre. Les près de 40% d’inscrits ayant dû annuler leur venue n’ont pas empêché l’effervescence habituelle de ce rendez-vous des territoriaux.

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Néanmoins, dans son discours d’ouverture, François Deluga, le président du CNFPT, s’est voulu grave sur la situation actuelle et sévère envers le gouvernement. Face à une « crise de la démocratie inédite » et à un contexte de forte défiance, il insiste sur « la confiance constante et forte envers le local ». Et d’ajouter : « élus ou agents, nous seuls faisons encore vivre le contrat social qui a uni notre pays. Nous le faisons vivre sur notre territoire ».

Sans surprise, le président du CNFPT continue de critiquer certains volets de la loi « Fonction publique » du 6 août 2019. Tout d’abord, il fustige « la tribune qu’elle a offert une fois de plus à un fonctionnaire bashing, discours accentué encore par une remise en cause du statut prétendument « privilégié » alors qu’il est une garantie de la qualité et de la continuité du service public ».

Présence territoriale du CNFPT

Sur la présence territoriale du CNFPT, la nouvelle loi prévoit de restructurer ses délégations en fonction de la carte des nouvelles régions. « Le nombre de délégations va certes être ramené à 13 pour la métropole, mais cela ne remettra pas en cause le nombre d’implantations territoriales du CNFPT », a-t-il affirmé. Et de lancer : « Il est hors de question qu’au prétexte des grandes régions, nous nous éloignions des territoires et des besoins des agents et des employeurs. Hors de question de remettre en cause le travail de territorialisation ».

Financement de l’apprentissage

Par ailleurs, François Deluga continue de dénoncer le transfert, par la loi du 6 août 2019, de 50% des coûts de formation des apprentis par les collectivités. Une décision qui lui reste toujours au travers de la gorge. A noter que les 50% restants seront à la charge des collectivités alors qu’elles ne payaient que peu ou pas auparavant. Il chiffre la facture entre 35 et 50 M€ pour le CNFPT et au moins autant pour les collectivités. « Sans nouvelles ressources, c’est donc la cotisation payée par les employeurs territoriaux pour la formation continue de leurs agents qui viendrait financer l’apprentissage, s’insurge le président du CNFPT. Cette situation n’est pas admissible. L’apprentissage oui, mille fois oui, mais pas au détriment de la formation professionnelle des territoriaux ! ». Même si les discussions se poursuivent avec le gouvernement pour trouver de nouvelles ressources, il y a urgence sachant que la prise en charge financière de cette nouvelle compétence démarre dès le 1er janvier prochain ! « A ce jour c’est bien le 0,9 % qui va financer l’apprentissage », s’alarme-t-il.

Réforme de la haute fonction publique

Autre sujet de mécontentement : la mission Thiriez sur la haute fonction publique, dont la remise du rapport a été reportée à fin janvier. Il dénonce ici l’idée qu’elle semble promouvoir d’un tronc commun de 12 mois pour l’ensemble des A+ de la filière administrative des trois fonctions publiques. « J’y suis particulièrement défavorable », lâche François Deluga. Premier argument avancé : cette solution mettrait à mal le modèle de l’INET qui permet aux élèves des filières administratives, techniques et culturelles de travailler ensemble. Selon lui, elle isolerait la filière administrative alors que le modèle actuel favorise une acculturation des cadres amenés à travailler ensemble dans les collectivités. « Nous ne pouvons pas être d’accord avec Monsieur Thiriez qui remettrait en cause le modèle de la territoriale », lance le président du CNFPT. Autre argument avancé pour justifier sa critique : « la durée de 12 mois de ce tronc commun sur 18 mois de scolarité pour les seuls administrateurs méconnait et ignore les spécificités territoriales ». Philippe Pottiée-Sperry
Philippe Pottiée-Sperry
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