Le service public local bien noté

Philippe Pottiée-Sperry
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De quoi remonter le moral des territoriaux en cette période difficile de crise sanitaire ! 79% des Français sont satisfaits des prestations et services fournis par les collectivités locales.

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Et 66% estiment que celles-ci sont, après les hôpitaux (85%), les services publics qui ont su le mieux réagir face à la crise. Tels sont quelques-uns des résultats du 4ème baromètre annuel sur la confiance des Français à l'égard du service public local, réalisé par Ipsos pour l’AATF (Association des administrateurs territoriaux de France) (1).

77 % de Français satisfaits en tant qu’usagers

On peut aussi citer les 77 % de Français qui se disent satisfaits en tant qu’usagers des collectivités (résultat stable par rapport aux trois années précédentes). Autre résultat : 84% leur font confiance pour organiser le service public local là où ils habitent (+3% par rapport à 2019). Le chiffre grimpe à 90% quand on interroge les fonctionnaires territoriaux. De plus, 66% des Français déclarent avoir une bonne opinion des agents de la FPT contre seulement 43% pour ceux de l’Etat.

Rupture entre les Français et l’Etat

Le choc du Covid-19 a indéniablement renforcé la cote de confiance des Français vis-à-vis des collectivités mais aussi des élus locaux et des fonctionnaires territoriaux. En revanche, il a accéléré la rupture entre eux et l’Etat. Seulement 21% des personnes interrogées considèrent ainsi que les préfectures ont été efficaces face à la crise, et pour 84%, l'État ne peut plus exercer seul les compétences régaliennes de l'éducation, de la police et de la santé. Avec en contrepartie des transferts souhaités en direction des collectivités. De plus, la réponse à la crise passe, selon eux, par une intensification de l’action publique (bien moins dénigrée en période difficile), une accentuation de la transition écologique, et doit s’appuyer sur un rôle accru des collectivités.

Plus d’intervention publique

En soutenant, d’une part, la taxation exceptionnelle des entreprises qui se sont enrichies pendant la crise au profit des secteurs sinistrés (68% des Français y sont favorables) et, d’autre part, l’entrée des collectivités au capital d’entreprises en difficulté avec des contreparties en termes d’emploi et de relocalisation (66%), qui sont deux propositions portées par l’AATF, tient à rappeler l’association, « nos concitoyens montrent qu’ils croient en des solutions qui passent par plus d’intervention publique et non par son effacement », se réjouit-elle. En soutenant la rénovation énergétique des bâtiments (74%), le développement des circuits courts entre producteurs et consommateurs (86%), l’aménagement des pistes cyclables (66%) ou encore la mise en oeuvre d’un grand plan numérique éco compatible (71%), les Français indiquent clairement leur choix en faveur d’une sortie de crise qui donne la priorité au développement durable.

De nouvelles compétences pour les collectivités

En appelant à de nouveaux transferts de compétences en faveur des collectivités en matière de transports (60%), de logement (57%), d’emploi (50%), les Français seront-ils entendus par le gouvernement ? Le projet de loi « 4D » (décentralisation, déconcentration, différenciation et, depuis peu, décomplexification), en cours de préparation, devrait répondre à cette question. Si l’AATF salue l’adhésion des Français à l’action des collectivités, en période de crise comme en temps plus clément, « elle ne peut se satisfaire de la défiance qui s’est installée entre nos concitoyens et l’Etat ». Et d’appeler à la mise en oeuvre de deux grandes réformes gouvernementales qu’elle soutient. Tout d’abord, le projet de loi « 3D » qui doit donner plus de marge de manœuvre et de libertés aux collectivités mais aussi renforcer l’organisation de l’État sur le territoire autour du préfet. « Le couple préfet - élus locaux est la véritable force d’entraînement de l’action publique », souligne l’AATF. D’autre part, la réforme de la haute fonction publique « doit permettre à l’Etat de disposer de cadres dirigeants aux profils plus opérationnels, moins tournés vers la production de normes que l’action réactive », insiste l’association des administrateurs territoriaux.

Obligation de continuité du service public

Egalement interrogés dans ce sondage, les fonctionnaires territoriaux placent de loin l’obligation de continuité du service public comme la notion à laquelle ils sont le plus attachés, après un décrochage enregistré en 2019 (58% contre 47%). La deuxième obligation la plus importante, selon eux, est celle concernant la neutralité (44% des réponses comme en 2019).

P.P.-S.

(1) Enquête menée auprès d’un échantillon représentatif de 1000 Français, du 11 au 17 septembre 2020, et d’un échantillon représentatif de 500 fonctionnaires territoriaux, du 11 au 15 septembre 2020, interrogés par Internet.

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