Les associations d’élus relancent le gouvernement

Philippe Pottiée-Sperry
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Au moment de la restitution du grand débat, le 8 avril, plusieurs associations d’élus locaux se sont rappelées au bon souvenir du gouvernement concernant leurs revendications. Une façon de lui mettre la pression à quelques jours de l’annonce très attendue de décisions par Emmanuel Macron.

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Ainsi, l’Association des petites villes de France (APVF) redemande que « la question de la fracture territoriale soit mise au premier plan de l’action gouvernementale » avec la création d’un fonds de solidarité territoriale pour une meilleure diffusion des richesses économiques entre territoires. Selon elle, « l’origine de la crise sociale inédite que connait notre pays est venue de l’urgence sociale et territoriale. Elle est partie principalement des petites villes et des territoires périphériques ».

« Une grande loi de programmation »

Face « au sentiment de relégation de nombre de nos concitoyens subissant la désertification médicale, la fermeture des commerces de proximité et les difficultés de mobilité », l’APVF appelle à l’élaboration d’une grande loi de programmation sur les territoires pour rétablir la confiance entre l’Etat et les collectivités, mais aussi entre niveaux de collectivités. Cela passerait aussi par la mise en œuvre rapide d’un pacte de revitalisation des cœurs de petites villes sur le modèle du plan Action Cœur de Ville concernant les villes moyennes. Une demande déjà plusieurs fois exprimée par l’APVF. Elle souhaite également, à l’instar d’autres associations comme l’AMF, une révision de la loi NOTRe. Pour sa part, Villes de France (représentant les villes moyennes) demande au gouvernement un « pacte de confiance » qui doit correspondre « à des moyens pour nos collectivités qui leur permettent de remplir des missions de plus en plus nombreuses et de répondre aux aspirations sociales de leurs concitoyens ». Cela devrait notamment passer par plus d’autonomie financière. Estimant que « les villes moyennes sont particulièrement concernées par le départ de services publics », en particulier en matière de santé, Villes de France veut « un maintien et plus largement un renforcement de ces services publics ».

Mettre fin à la « négation de la ruralité »

On peut citer aussi l’Association des maires ruraux de France (AMRF), réunie en assemblée générale le 7 avril, qui appelle à « un sursaut républicain pour sortir la société française de ses difficultés ». Selon l’AMRF, « la négation de la ruralité doit trouver un terme dans les annonces à l’issue du grand débat et les réponses ne doivent pas être de l’ordre du bricolage technique ». Et d’appeler à des « actes forts » pour « modifier le quotidien des Français qui vivent à la campagne ». Dans la résolution de son assemblée générale, elle plaide pour « un autre chemin, optimiste et positif en s’appuyant sur une lecture renouvelée du rôle de la commune, des élus et de la ruralité » et cela que ce soit en matière de culture, d’école, de santé, de démocratie, d’agenda rural ou de statut de l’élu.
P.P.-S.
Philippe Pottiée-Sperry
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