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Lune de miel entre les centres de gestion et le CNFPT

Philippe Pottiée-Sperry
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La directrice générale du CNFPT présente à un congrès de l’association des directeurs et directeurs adjoints des centres de gestion (ANDCDG), une première pour ces deux institutions qui ne se sont jamais beaucoup appréciées, particulièrement ces dernières années.

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Cela s’est pourtant passé lors de la dernière assemblée générale de l’ANDCDG qui s’est déroulée aux Sables d’Olonne les 26 et 27 septembre derniers. En poste depuis le 1er janvier 2019, France Burgy, la nouvelle directrice générale du CNFPT, reconnaît qu’elle est « arrivée dans un contexte d’amour pour le moins réduit entre le CNFPT et les CDG mais aussi entre les CNFPT et les collectivités locales ». Et de lancer : « Les CDG sont forcément nos partenaires premiers. Il faut travailler sur la façon de faire évoluer nos collaborateurs ».

164 réunions communes CNFPT-FNCDG-AMF

Comme premiers résultats probants de cette évolution, France Burgy cite, carte de France à l’appui, les 164 réunions, organisées en ce moment entre le CNFPT, la FNCDG mais aussi l’AMF, et cela jusqu’à la fin de l’année, sur le décryptage et les conséquences pour la FPT de la loi « Fonction publique » du 6 août 2019. « Une belle réussite, se réjouit-elle, et la preuve que nous parvenons à travailler ensemble ». Jean-Laurent Nguyen-Khac, président de l’ANDCDG, ne dit pas autre chose, en se félicitant de cette nouvelle collaboration. Et il est ravi lorsque France Burgy évoque « le rôle crucial des CDG face aux difficultés des petites communes ou des intercommunalités XXL ». Selon elle, « il nous faut parler d’une même voix et ne plus travailler chacun de son côté, même si des choses communes avaient déjà pu se faire notamment sur le sujet de la formation des secrétaires de mairie ».

Quid des institutions de la FPT ?

Présent aux Sables d’Olonne, Jacques Savatier, député (LREM) de la Vienne et co-rédacteur du rapport CDG/CNFPT sur la formation et la gestion des carrières des agents territoriaux, a reconnu que peu de propositions de son rapport avaient été reprises dans la loi « Fonction publique ». « Mais cela sera peut-être le cas dans les ordonnances à venir, prévues par la loi, ou la future loi de décentralisation de l’année prochaine », tient-il à préciser. « Il est vrai que la loi aborde très peu les institutions de la FPT, regrette Jean-Laurent Nguyen-Khac. Ce volet a été sacrifié mais peut-être sera-t-il abordé par la suite ».

Une loi « boîte à outils » pour les employeurs

Face aux inquiétudes que peut susciter la nouvelle loi, Jean Robert Massimi, directeur général du Conseil supérieur de la FPT (CSFPT), tient à relativiser l’importance du mot transformation. « Cette transformation a déjà eu lieu avec les lois Maptam, Notre et sur le redécoupage des régions. Il est donc logique que la fonction publique et particulièrement la FPT s’adaptent à cette nouvelle organisation ». Selon lui, « la loi constitue une boîte à outils pour les employeurs publics. Plus que d’habitude, elle met l’accent sur la fonction employeur et sa responsabilité, ce qui est une très bonne chose ». « Cette mise en avant de la fonction employeur dans la FPT est un aspect vraiment positif de la loi », affirme également France Burgy

Impact de la hausse du nombre de contractuels

« Le problème d’attractivité de la FPT sur certains métiers et de personnes qui se contentent d’y passer sans vouloir devenir fonctionnaires nous interpelle », reconnaît la directrice générale du CNFPT. Les conséquences d’un accroissement facilité du nombre de contractuels dans l’avenir n’inquiètent pas Jean-Robert Massimi : « nous parviendrons à mettre en place une organisation parallèlement au statut qu’on peut appeler convention collective. Il faudra y aboutir. Beaucoup d’éléments existent déjà dans différents textes mais il faut les réunir et les compléter dans un document unique que constituera cette convention collective ». Concernant le recours accru aux contractuels, Jean-Laurent Nguyen-Khac estime que cela « contribuera encore plus à la baisse du nombre de personnes se présentant aux concours ». C’est le risque d’un changement de modèle, poursuit Bruno Collignon, le président de la FA-FP, car « la grande différence entre les titulaires et les contractuels est la fin de la carrière permise par le statut et celle-ci risque progressivement de s’éteindre ».

Formation des cadres au management

France Burgy insiste aussi sur le besoin d’évolution des élus employeurs territoriaux. « Je les entends beaucoup parler de masse salariale et de coût mais très peu de capital humain. C’est dommage ! Les entreprises privées ne critiquent pas comme ça leurs personnels ! ». Par ailleurs, elle estime que la question du dialogue social doit passer par les instances mais aussi par le management. « Cela signifie d’adapter et d’améliorer la formation des cadres au management », affirme-t-elle, en insistant sur le rôle que devra jouer ici le CNFPT.

Place du service public

Enfin, Jacques Savatier regrette que « la nouvelle loi n’aborde pas la question de ce qui relève ou pas du service public, et donc de ce qui doit être ouvert ou pas au marché ». Selon lui, « l’excellence opérationnelle dans le service public, notion inspirée du secteur privé, s’organise autour de l’orientation client, l’efficacité et la responsabilisation des acteurs ». A ce propos, Bruno Collignon réagit en estimant que « l'excellence opérationnelle doit tout d'abord se mesurer à la capacité du service public à accueillir chaque citoyen selon ses besoins ». Philippe Pottiée-Sperry
Philippe Pottiée-Sperry
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