Pas de service public efficient sans performance managériale

Philippe Pottiée-Sperry
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En avril 2020, le Cercle des acteurs territoriaux publiait un livre blanc, intitulé « Ensemble et autrement, que ferons-nous de cette crise ? ». A cette date, l’approche du déconfinement ouvrait le champ de nombreux possibles. Mais un an plus tard, une question est sur toutes les lèvres : « combien de temps cela va-t-il durer ? ».

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Pour progresser dans ce contexte trouble, les 21 membres du Cercle ont décidé de publier quatre articles dont le premier s’intitule « Performance managériale : qu’apprenons-nous de cette crise ? ». Sachant que les processus décisionnels changent actuellement, il est nécessaire de se poser les questions de la performance, de l’efficacité et de l’efficience du service public. Et les réponses doivent passer par une performance managériale. A cette fin, un accompagnement au changement apparaît plus que jamais utile.

Regards croisés

D’Ésope (penseur de l’antiquité grecque) au « manager dauphin » (faisant preuve de confiance en lui, d’affirmation de lui et de coopération), ce premier article du Cercle des acteurs territoriaux se propose de partager les expériences et les regards croisés de ses membres entre performance du service public, décision et responsabilité dans une période où il faut faire face à une accélération du changement doublée de la contrainte d’en piloter de multiples en même temps. Comment dans ce contexte répondre à une double exigence, celle de rendre un service public efficace et performant, sans jamais perdre de vue les valeurs qui nous guident ?

Evaluer la performance

Aujourd’hui, les acteurs publics sont et vont être plus que jamais sollicités pour participer au rebond des territoires, accompagner des acteurs économiques dans la reprise, consolider certaines politiques publiques, mettre en œuvre les contrats territoriaux de relance mais aussi préparer ces mêmes territoires à prévenir et affronter de nouvelles crises : « autant d’enjeux parmi d’autres qui posent en termes nouveaux la question de la performance du service public », constate le Cercle des acteurs territoriaux. Il définit un service public performant lorsqu’il est de proximité, sait s’adapter, ne coûte pas cher, répond présent… Le Cercle propose de rassembler cette volonté de performance autour de trois séries d’objectifs : l'efficacité socio-économique des politiques publiques au service du citoyen ; la qualité du service à l’usager ; l’efficience de la gestion au service du contribuable. Par ailleurs, proposer une déclinaison systématique de ces objectifs stratégiques en indicateurs lui semble constituer une première étape pour systématiser l’évaluation des politiques publiques, qui fait souvent défaut dans nos organisations. Car la performance ne peut pas s’envisager sans son évaluation.

« Capacité à prendre la bonne décision »

Le Cercle lie la question de la performance du service public à celle de la performance du management des organisations publiques. Selon ses membres, ce qui la génère « est moins notre capacité à bâtir un système de commandement hiérarchique clair, même s’il est indispensable, que de faire vivre un système décisionnel fondé sur l’appropriation et le partage du sens de l’action ». En clair, ils défendent une approche plus collective des enjeux, des objectifs, des valeurs, du sens même de l’action mais aussi des contraintes de chacun dans la mise en œuvre, « car nul ne peut coopérer efficacement sans appréhender la contrainte/les contraintes de l’autre ». Chaque organisation étant différente, il n’y aura pas de performance sans schémas d’organisation adaptés à sa culture. Par ailleurs, le Cercle conçoit la performance comme « la capacité à prendre la bonne décision ». « Le processus décisionnel ne repose pas sur un mode de gouvernance mais sur une capacité à produire une information juste, fiable, récente, partagée et vérifiée par ceux qui sont directement concernés », analyse-t-il. De quoi prendre une décision éclairée, et cela à tout niveau de responsabilité.

Trois autres articles

Les prochains articles du Cercle des acteurs territoriaux porteront sur : « la loyauté : ressort de performance » (respect et conscience d’appartenir à un collectif, plus grand pouvoir d’agir de ceux au plus proche de la décision) ; retrouver les ressources (élaborer un nouveau contrat de confiance) ; recréer des espaces de dialogue et de coopération (pour le partage mais aussi pour la prise de responsabilité de chacun).

P.P.-S.

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