Point d’étape avec les associations d’élus à Matignon

Philippe Pottiée-Sperry
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Le Premier ministre Edouard Philippe a reçu, le 7 février, les associations nationales d’élus locaux pour faire un point d’étape sur le grand débat.

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A cette date, plus de 4000 réunions étaient répertoriées sur le site du grand débat national, 1000 ayant déjà eu lieu. Elles sont à 60% organisées par des collectivités ou avec leur concours, à 25% par des citoyens (personnes physiques) et à 15% par des associations ou organisations syndicales et patronales.

Plus de 700 000 contributions recensées

Plus de 700 000 contributions ont déjà été recensées dont une partie importante via le site du grand débat. 15 000 cahiers citoyens sont à disposition dans les mairies. Constat : les débats se déroulent sans heurts et les contenus portent surtout sur des enjeux nationaux et non locaux. Parmi les sujets les plus abordés : le pouvoir d’achat. Pour les prochaines étapes, le Premier ministre a expliqué que des « stands de proximité » seront déployés dans les gares, sur des marchés à partir du 11 février. 9000 « cahiers citoyens » seront adressés à des mairies volontaires pour recueillir des expressions libres.Les rencontres régionales citoyennes auront lieu en mars dans l’ensemble des régions.

Fortes dégradations dans les grandes villes

Sur les premiers débats locaux, les représentants d’associations de collectivités ont souligné la faible présence des questions institutionnelles locales. Certains ont estimé que le sentiment d’éloignement ressenti découle des réformes territoriales récentes. Denis Badré, vice-président de l’EPT Grand Paris Seine Ouest, qui représentait France urbaine, a souligné la forte préoccupation des maires des grandes villes les plus touchées par les dégradations et les blocages qui accompagnent les manifestations organisées chaque samedi. L'impact sur les contribuables locaux (dégradations de biens publics, mobilisation des services de la ville et des forces de l'ordre, ...) et sur les commerces (dégradations, pertes de recettes, pertes d'emplois, ...) se chiffrent en millions d'euros dans nombre de grandes villes déplore France urbaine. Elle a demandé à ce sujet une rencontre avec le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, qui est prévue le 13 février Le gouvernement a déjà indiqué que le Fonds d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce (FISAC) pourrait être sollicité mais sans préciser les modalités.Représentant Régions de France, Jean Rottner, président de la région Grand Est, a appelé à un nouvel acte de décentralisation à prévoir à l’issue des débats, à ne pas confondre selon lui avec les projets de déconcentration des services de l’Etat. Et de plaider pour la clarification des responsabilités de chacun et pour ne pas revenir sur les acquis de la dévolution de compétences pleines et entières aux collectivités.

Rendre accessibles toutes les contributions

Présents lors de la réunion, les cinq « garants » ont insisté sur les principes de transparence et de neutralité du grand débat. Sur l’après 15 mars et les solutions de sortie, plusieurs participants ont soulevé la question du recours au référendum, de ses difficultés d’organisation en parallèle du scrutin européen (point de vue de Philippe Laurent, secrétaire général de l’AMF) et des risques de brouillage des sujets (point de vue de Jean-Luc Rigaut, président de l’AdCF).Edouard Philippe a présenté la méthode envisagée pour opérer la synthèse des débats. La quantité considérable de contributions empêchera une synthèse exhaustive et « officielle », qui serait suspectée de partialité. Il est envisagé de rendre accessibles l’ensemble des contributions et de permettre à de nombreux acteurs de réaliser des synthèses ou projections : presse, chercheurs, analystes, corps intermédiaires.

Quelles « solutions de sortie » ?

Pour faciliter ces synthèses, qui prolongeront les débats, tous les documents et contributions seront numérisés et rendus accessibles. La Bibliothèque de France jouera par exemple un rôle pour numériser les contributions écrites, tandis que les entreprises de la Civic Tech seront sollicitées pour faciliter l’analyse des données.Ses « solutions de sortie » à l’issue du grand débat, le Premier ministre a indiqué que rien n’était arbitré. Selon lui, il est prématuré d’évoquer les réponses avant la clôture des débats et leur synthèse. Une prochaine réunion avec les associations d’élus aura lieu début mars, dans la dernière séquence du débat, pour évoquer les réponses concrètes à envisager.
Philippe Pottiée-Sperry
Philippe Pottiée-Sperry
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