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Temps de travail : Philippe Laurent refuse « un débat trop politisé »

Philippe Pottiée-Sperry
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Alors que s’est ouvert le 13 mai la discussion à l’Assemblée nationale sur le projet de loi de « transformation de la fonction publique », la polémique a été relancée sur le temps de travail des fonctionnaires avec de nombreux amendements souvent à charge.

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Dans ce contexte, Philippe Laurent, maire de Sceaux et président du CSFPT (Conseil supérieur de la fonction publique territoriale), a tenu à rappeler les conclusions du rapport sur ce sujet, qu’il avait remis en mai 2016 au gouvernement.

Contraintes et sujétions particulières

« Contrairement à ce qui est couramment véhiculé, les fonctionnaires travaillent souvent plus que les 1607 heures légales, et les écarts constatés sont généralement dus à la diversité des métiers et au contraintes et sujétions particulières de certains postes », rappelle-t-il. Et de préciser : « Mais la situation n’est pas toujours satisfaisante en termes d’organisation : le placage des 35 heures sans préparation ni remise en cause de l’organisation dans les années 2000, la faiblesse du management – notamment dans l’administration d’Etat – expliquent en grande partie la situation actuelle ».

Une meilleure organisation du travail

Le rapport Laurent insistait également sur le fait que l’efficacité de l’administration tient sans doute davantage à une meilleure organisation du travail, une meilleure qualité des outils et un management plus proche et engagé auprès des agents. Il émettait plusieurs axes de propositions, rappelle son auteur : confirmer la norme des 1607 heures, harmoniser les autorisations d’absence pour plus d’équité, simplifier les organisations et les rythmes de travail, assure une meilleure connaissance et un meilleur suivi de la question du temps de travail.

« Des calculs simplistes et fantaisistes »

« Les mesures les plus nombreuses ne relèvent pas de la loi, mais de l’organisation interne, explique Philippe Laurent. Je m’étonne par exemple que les députés proposent des amendements législatifs pour faire en sorte que tous les fonctionnaires d’Etat soient effectivement aux 1607 heures : cela relève pourtant de simples actes de gestion, que visiblement les hauts fonctionnaires de l’Etat, si prompts à critiquer les collectivités locales, n’ont pas été capables d’accomplir ». Il regrette donc que « le débat soit à nouveau mal posé, et trop politisé : le temps de travail est l’un des éléments de l’organisation du travail, et pas le seul. Qui plus est, les calculs simplistes sur les économies de postes possibles sont fantaisistes car il ne tient aucun compte de la grande diversité des postes ». En revanche, Philippe Laurent constate que de nombreuses collectivités, qui appliquaient en toute légalité un régime inférieur à 1607 heures, se sont engagées dans des négociations locales pour revenir progressivement à la norme. « J’y vois la confirmation du sens des responsabilités des exécutifs locaux », conclut le président du CSFPT.
P.P.-S.
Philippe Pottiée-Sperry
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