Une consultation en ligne pour comprendre l’abstention

Philippe Pottiée-Sperry
Image

Après le Sénat, l’Assemblée nationale a mis en place, fin juin, une mission d’information sur les ressorts de l’abstention et les mesures qui permettraient de renforcer la participation électorale.

Partager sur

Présidée par Xavier Breton (LR) et avec pour rapporteur Stéphane Travert (LREM), cette mission de 26 membres qui planchent pour déterminer les raisons conjoncturelles ayant conduit à un taux de participation particulièrement bas aux élections départementales et régionales de juin dernier. Leurs travaux portent aussi sur les causes structurelles de l’augmentation de l’abstention en France et les réponses à leur apporter, s’agissant de l’organisation des scrutins comme des autres modalités permettant d’inciter à l’exercice du droit de vote. Elle doit rendre ses conclusions et une série de propositions avant la fin de l’automne. Dans ce cadre, la mission a lancé une consultation en ligne se tenant jusqu’au 30 octobre sur le site de l’Assemblée nationale.

Pic historique aux dernières élections locales

En France, le vote n'est pas obligatoire. Consulter directement les citoyens sur les causes de l’abstention lors des différents scrutins, mieux connaître leurs motivations : tels sont les objectifs de la consultation. Constat : l’abstention progresse aux différents scrutins depuis trente ans. Sa hausse a été nette aux dernières élections législatives, avec un niveau record de 57,36% en 2017. Elle a connu un pic historique aux municipales de 2020 (participation de 44,66 % au premier tour et de seulement 34,67% au second tour), qui s’explique aussi en partie par le contexte de la crise sanitaire. Elle a de nouveau été très forte aux départementales et régionales de juin dernier. En effet, au premier tour, la participation n’a été que de 33,32% aux départementales et 33,28% aux régionales ; et, au second tour, de 34,36% aux départementales et 34,69% aux régionales.

Reconnaissance du vote blanc ?

La consultation est axée autour de trois thématiques : le comportement électoral, notamment les raisons pour lesquelles les citoyens ne se rendent pas aux urnes ; les mesures à prendre pour mobiliser l'électorat ; le rapport à la chose publique. Elle s’appuie sur 25 questions. Les citoyens sont appelés à répondre notamment sur les modalités qui permettraient d’inciter à l’exercice du droit de vote en lien par exemple avec le vote blanc : "Seriez-vous favorable à ce que le vote blanc soit considéré comme un suffrage exprimé, c’est-à-dire qu’il soit pris en compte lors du calcul du résultat des élections ?". En cas de prise en compte du vote blanc comme suffrage exprimé, souhaitez-vous que cela puisse conduire à l’invalidation de l’élection et à un nouveau scrutin ?"

Vote obligatoire et organisation du scrutin

D'autres questions portent encore sur : le vote obligatoire "Seriez-vous favorable au vote obligatoire ?" ; l'âge du droit de vote "Seriez-vous favorable à l’ouverture du droit de vote dès 16 ans ?". Par ailleurs, les citoyens peuvent également s'exprimer sur l’organisation des scrutins pour : permettre le vote à distance par internet ; voter à l’urne par anticipation ; ouvrir les bureaux de vote un jour de semaine ; organiser plusieurs élections le même jour.

Causes structurelles de la hausse de l’abstention

Sur les causes structurelles de l’augmentation de l’abstention en France, les citoyens sont aussi appelés à s'exprimer par rapport à ce type de questions : "Estimez-vous que notre système démocratique fonctionne ?" ; "À quelle fréquence votez-vous ?" : "Seriez-vous favorable à une évolution vers un régime : accordant plus de pouvoir au président de la République ou plus de pouvoir au Parlement ?".

P.P.-S.

👉 Découvrez le dernier ZePros Territorial

👉 Abonnez-vous gratuitement au journal numérique et à sa newsletter

Philippe Pottiée-Sperry
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire