Médiation, un nouvel atout dans le dialogue social
Avant, pendant et après un conflit, la médiation s’impose de plus en plus comme une nouvelle technique au service du dialogue social. À consommer sans modération, mais avec « modérateur » !
Une ressource déjà utilisée en entreprise
Dopée par la loi du 6 août 2015 qui en autorise le recours en matière de droit social, la médiation conventionnelle permettant de régler un litige sans saisir la justice est devenue pour de nombreuses (grosses) entreprises un véritable outil de management. Un outil qui, au-delà donc des litiges individuels opposant employeur et salarié, permet de prévenir et/ou résoudre les conflits sociaux. Expérimentée depuis avril 2018, la médiation préalable obligatoire (MPO) a été pérennisée par la loi du 22 décembre 2021 pour la confiance dans l’institution judiciaire.
La synergie d’un accord co-construit
En lieu et place de l’évitement ou de l’affrontement, figures classiques du dialogue social, la médiation repose sur une reconnaissance mutuelle des parties et donc sur la co-construction qui promet une bien plus forte adhésion. Elle est ainsi particulièrement indiquée dans le cadre des négociations sur les conditions et les temps de travail, ou encore dans les dynamiques de changement… Mais ce « mode alternatif de résolution des différends » ouvre aussi aux situations duelles entre collaborateurs - N+1 compris - une issue amiable et pérenne.
En prévention comme en résolution
Si la médiation est désormais une voie connue pour sortir d’une situation de tension en passant de l’affrontement à la discussion franche (et parfois musclée), elle permet aussi de prévenir les situations dégradées ! Enfin, via des bilans d’étape et une réactualisation, elle accompagne également la mise en place des procédures ad hoc.
Un tiers nécessaire
Afin d’assurer les principes d’indépendance, de neutralité et d’impartialité qui fondent la médiation, le médiateur doit être impérativement un intervenant extérieur. En revanche, disposer en interne d’acteurs formés à la pratique – au sein des RH et des organisations syndicales - s’avère un « plus » incontestable.
Le prix de l’entente
Sans grille tarifaire établie à l’instar de la médiation judiciaire, l’enveloppe horaire varierait de 50 à 500 € selon les cas et experts, pour des durées allant de 8 et 20 heures. Mais si c’était là le nouveau prix d’une organisation socialement et durablement responsable ?!
Laurence Denès, avec la collaboration de Hirbod Dehghani-Azar, avocat, expert sur les Modes alternatifs de règlement des différends, ancien directeur de l’Institut de Formation à la Médiation et la Négociation (IFOMENE).