Le Parlement retoque la nomination de Boris Ravignon à la tête de l’Ademe 

Philippe Pottiée-Sperry
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Le Parlement retoque la nomination de Boris Ravignon à la tête de l’Ademe 

Une première ! Proposée par Emmanuel Macron, la nomination du maire de Charleville-Mézière la tête de l’Ademe a été rejetée par plus des trois cinquièmes des suffrages des deux commissions parlementaires. Principal reproche : son cumul des mandats. S’y ajoutent des raisons politiques.

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Situation inédite, la candidature de Boris Ravignon à la présidence du conseil d’administration de l’Ademe a été rejetée par le Parlement. C’est la première fois qu’un candidat proposé par l’Élysée, à la tête d’une institution, est refusé depuis l’introduction de cette procédure en 2008 à l’article 13 de la Constitution.

Un rejet massif
Cette candidature proposée par le président de la République a, en effet, été retoquée, le 12 avril, l’addition des votes négatifs exprimés par le Sénat et l’Assemblée nationale ayant dépassé les trois cinquièmes des suffrages exprimés. 
Les commissions de l’aménagement du territoire et du développement durable des deux chambres, ont été amenées à se prononcer une seconde fois, quatre mois après le premier grand oral de Boris Ravignon le 14 décembre 2022. Une situation qualifiée « d’ubuesque » par le président de la commission du Sénat, Jean-François Longeot. Le vote a été sans appel : 24 contre, 12 pour et 3 bulletins blancs au Sénat ; 33 contre, 20 pour et 4 bulletins blancs à l’Assemblée. 
Pour rappel, sa candidature avait été approuvée de justesse en décembre dernier. 

« Mécontentement du Parlement »
De décembre 2022 à février dernier, le maire (LR) de Charleville-Mézières (Ardennes) terminait le mandat de son prédécesseur, Arnaud Leroy. Mais le renouvellement, le 14 février, du conseil d’administration de l’Ademe, pour une durée de cinq ans, obligeait un nouveau passage de son président devant le Parlement. 
Pour les sénateurs, « le gouvernement aurait pu attendre le printemps pour soumettre, en une seule fois, la candidature de Boris Ravignon qui aurait alors terminé le mandat d’Arnaud Leroy en tant que président par intérim ». Selon la commission sénatoriale, « ce vote traduit le mécontentement du Parlement devant une telle impréparation, nouvelle manifestation du manque de considération de l’exécutif à son égard ».

« Clivages politiques absurdes »
Principal reproche fait par les parlementaires à Boris Ravignon : son refus de démissionner de son mandat de maire et de président d'Ardenne Métropole à la suite de sa première nomination à l’Ademe. Il avait juste démissionné de sa fonction de vice-président de la région Grand Est. Une nouvelle fois, il a évoqué, devant les députés et les sénateurs, « l’intérêt de rester en contact avec le terrain » pour mieux remplir sa mission de président de l’Ademe, en soulignant que cela était « légal » et était « déjà arrivé dans le passé ».
Prenant acte de la décision, Boris Ravignon a fait part de sa « déception » sur France 3 Grand Est. Il qualifie la décision d'« absurde et suicidaire compte tenu des enjeux qui sont les nôtres », et regrette des « clivages politiques absurdes », dénonçant même sur son compte Twitter « le sectarisme des Républicains [qui] a été décisif dans ce résultat ».

Philippe Pottiée-Sperry
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