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Métropole de Lyon : un cas particulier difficilement reproductible

Philippe Pottiée-Sperry
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Un récent rapport de la commission des finances du Sénat sur les conséquences financières et fiscales de la création de la métropole de Lyon souligne que cette création avait été avant tout « une affaire d’hommes et de circonstances ».

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Alors qu’à l’automne 2018, Emmanuel Macron recevait les présidents de cinq métropoles (Bordeaux, Lille, Nantes, Nice et Toulouse) pour évoquer la possibilité d’étendre cette expérience à leurs territoires et que ces territoires ont tous progressivement renoncé à ce projet, le rapport dresse un bilan des conditions locales particulières ayant permis à la métropole de Lyon de voir le jour le 1er janvier 2015.

Conditions locales particulières de réussite

La concordance de la volonté politique des deux exécutifs locaux concernés (présidés par Gérard Collomb et Michel Mercier), le dynamisme fiscal des deux collectivités – lié au développement économique présent sur les deux territoires – et le traitement ad hoc des transferts de ressources et de charges permettant d’assurer l’égalité des taux d’épargne nette théoriques des deux collectivités ont permis d’assurer « la viabilité financière de la métropole de Lyon et du département du Nouveau Rhône », estime le rapport. Ces conditions locales particulières de réussite ne sont clairement pas réunies ailleurs, ce qui est en fait à ce jour un cas unique.

Conditions de la reproductibilité

A travers son analyse de la métropole lyonnaise, le rapport dessine néanmoins les conditions de la reproductibilité de ce « modèle » sur d’autres territoires. Sa conclusion est une « une reproductibilité limitée du modèle ». Il estime que cela nécessiterait notamment de s'assurer que le développement économique du territoire départemental non métropolitain soit suffisant pour lui assurer des ressources fiscales dynamiques. Autre condition jugée nécessaire : les charges, surtout sociales, ne devraient pas être concentrées sur le territoire départemental non métropolitain, pour permettre au département dont l'assise financière serait réduite de les assumer. Enfin, il ne faudrait pas que la disparition du département sur le territoire métropolitain ne se traduise par une diminution de la redistribution financière aux tiers (communes, associations, etc.) à travers, par exemple, une baisse voire une disparition des subventions d'investissement versées au titre de la solidarité territoriale. Bref, des conditions très difficiles à remplir !
Philippe Pottiée-Sperry
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