126 communes classées prioritaires face à l’érosion côtière

Philippe Pottiée-Sperry
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126 communes classées prioritaires face à l’érosion côtière

Un décret de la loi « Climat » fixe la liste des communes jugées les plus vulnérables pour s’adapter en priorité à la montée des eaux et à l’érosion du trait de côte. Le texte prévoit des nouvelles contraintes d’urbanisme pouvant aller jusqu’à l’interdiction de construire.

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La loi « Climat » du 22 août 2021 prévoit une série de dispositions pour les communes touchées par l’érosion côtière consécutive au changement climatique avec une montée du niveau de la mer et la multiplication des tempêtes et des submersions marines. Rappelons que le recul du trait de côte concerne environ un cinquième du littoral français (hors Guyane) selon l’indicateur national de l’érosion côtière.
Un décret du 29 avril, publié au Journal officiel du 30 avril, établit la liste les 126 communes retenues en fonction de la vulnérabilité de leur territoire au recul du trait de côte. Elles se situent surtout en Bretagne (41 communes), en Nouvelle-Aquitaine (31), et dans une moindre mesure en Normandie (16), en Pays-de-la-Loire (6), en PACA (2), dans les Hauts-de-France (2) mais aussi en outre-mer : Martinique (13), Guadeloupe (9) et Guyane (3). La liste des communes concernées sera révisée au moins tous les neuf ans.

Une vulnérabilité particulière
Selon le ministère de la Transition écologique, les 126 communes ont été identifiées en tenant compte de la particulière vulnérabilité de leur territoire au recul du trait de côte. Celle-ci a été déterminée en fonction de l’état des connaissances scientifiques résultant notamment de l’indicateur national de l’érosion littorale et de la connaissance des biens et activités exposés à ce phénomène. Parmi les premières réactions, Élodie Martinie-Cousty, administratrice de France Nature Environnement, a regretté auprès de l’AFP un chiffre beaucoup trop bas : « ces 126 communes soi-disant prioritaires sont ridicules par rapport aux 864 communes menacées ». Ces dernières sont vulnérables aux risques de submersions marines, phénomènes d'inondation temporaire des zones côtières par la mer, notamment lors des tempêtes, qui vont augmenter avec la hausse du niveau de la mer. 1,5 million d'habitants vivent dans ces zones inondables littorales.
La liste des communes concernées fait suite à l’ordonnance du 6 avril dernier relative à l'aménagement durable des territoires littoraux exposés au recul du trait de côte et visant à faciliter la relocalisation progressive de l’habitat et des activités affectés par l’érosion. Un texte qui ne manque pas d’inquiéter les élus locaux. 

Cartes du risque de recul du littoral
Les maires des 126 communes devront réaliser des cartes du risque de recul du littoral à 30 ans et 100 ans, qui serviront de base à de nouvelles règles d’aménagement du territoire. Ces cartes pourront avoir pour conséquence jusqu’à des interdictions de construire dans les zones sensibles exposées à l’horizon de 30 ans (exception faite des bâtiments existants, de l’installation de services publics, ou de nouvelles activités nécessitant une proximité avec la mer). Dans les zones exposées à 100 ans, les constructions resteront possibles, mais avec une obligation de démolir à l’approche des menaces liées au bouleversement climatique. 

Philippe Pottiée-Sperry
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